Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur les relations entre les Directeurs de l’administration générale et de l’équipement (Dage) et les ministres, un couple souvent soupçonné d’agir en « connivence » pour détourner des fonds publics.
L’Observateur livre son « enquête sur une entente fatale » entre les ministres et les directeurs de l’administration générale et de l’équipement (Dage), ces derniers dont un grand nombre d’entre eux ont été épinglés par le dernier rapport de la Cour des comptes pour leurs supposées malversations dans l’utilisation des fonds publics destinés à la lutte contre la Covid-19.
Selon certains témoignages recueillis par le journal, le Dage est avant tout un « bras armé et financier occulte » même s’« il n’est pas tenu de faire tout ce que le ministre lui demande, sauf s’ils sont de connivence ».
Si certains Dage sont tenus pour responsables de la « mal gouvernance du Fonds Force Covid-19 », Sud Quotidien met également « ministres de tutelle et Trésor au ban ». Certains acteurs estiment notamment que « la mauvaise gestion relevée par la Cour des comptes +ne saurait être imputée qu’aux seuls Dage+ ».
Attendant donc l’intervention de la justice « sur ce massacre financier », Tribune affirme de son côté que « les ministres impliqués (sont) sur siège éjectable » parce que ce sont eux qui « ordonnent, les Dage exécutent ».
Bés Bi revient sur les « mauvais rapports » entretenus par les politiques et les corps de contrôle, dénonçant « l’art de discréditer les corps de contrôle ». Le journal rappelle que, du président Abdoulaye Wade (2000 – 2012) à son successeur Macky Sall, plusieurs dossiers de détournements de deniers publics ont été classés « sans suite ». Pourtant, « 73 ordres d’ouverture d’enquête ont été signés en 2022 », précise Seynabou Ndiaye Diakhaté, présidente sortante de l’Office national de la lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac).
Passant le flambeau hier à l’ancien procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, la magistrate indique dans Le Soleil que ces ordres d’ouverture d’enquête ont été « transmis aux autorités judiciaires » cette année. Si M. Guèye estime pour sa part que « tous les dossiers ont été traités », Le Quotidien qualifie les « 73 dossiers en instruction » dont il « hérite » de « patates chaudes ».
Alors que le contexte sociopolitique est tendu par la vie chère et les convocations et arrestations de plusieurs opposants, Pape Samba Mboup, ancien ministre chef de cabinet du président Wade, parle au chef de l’État Macky Sall dans Le Témoin. « Je conseille le président de préserver la stabilité du pays », souligne le vieux briscard.
ODL/cgd/APA