Suite aux violences racistes en Tunisie, le gouvernement burkinabè prépare le retour au pays, de plus d’une centaine de compatriotes.
« A la date d’aujourd’hui, 128 Burkinabè ont été recensés comme volontaires au retour (…) en début de semaine prochaine » a affirmé, vendredi 10 mars 2023, le ministre délégué chargé de la Coopération régionale, Jean-Marie Traoré, à l’issue d’un Conseil des ministres.
Ces Burkinabè « font l’objet d’incrimination sur fond de racisme » en Tunisie, tout comme les autres ressortissants de l’Afrique subsaharienne, s’est indigné le ministre délégué.
Il a dit, au nom du gouvernement burkinabè, « regretter profondément cette attitude qui vient mettre à mal le vivre-ensemble entre les frères » et « nous estimons que c’est une situation qui met à mal la dignité des Burkinabè » résidents en Tunisie.
C’est pourquoi, le chef de l’Etat Ibrahim Traoré a instruit que ses compatriotes regagnent, « dans les meilleurs délais » leur pays. Le ministre Jean-Marie Traoré a indiqué des mesures sont prises pour que le retour à Ouagadougou soit effectif « dès le début de la semaine prochaine ».
Après un premier vol ramenant au pays une cinquantaine de Guinéens, la Côte d’Ivoire et le Mali ont aussi évacué 300 de leurs ressortissants par avion de Tunisie, où ils sont menacés physiquement et verbalement depuis que le président Kaïs Saïed a prononcé un discours anti-migrants.
Le 21 février, Kaïs Saïed a affirmé que la présence en Tunisie d’immigrés clandestins provenant de pays d’Afrique subsaharienne était source de « violence et de crimes » et relevait d’une « entreprise criminelle » visant à «changer la composition démographique » du pays.
Ce discours, condamné par des ONG comme « raciste et haineux », a provoqué un tollé en Tunisie où les Subsahariens font depuis état d’une recrudescence des agressions les visant et se sont précipités par dizaines à leurs ambassades pour être rapatriés.
DS/ac/APA
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