La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a indiqué dans sa note publiée, ce mercredi 22 mars, qu’au moins 1277 civils ont été tués en 2022 faisant de cette année la plus meurtrière de la dernière décennie.
D’une manière générale, au moins 2.001 personnes ont été affectées par les actes de violence en 2022. Outre les 1.277 civils tués, on note également 372 autres enlevés ou disparus et 352 blessés. En comparaison avec 2021, le nombre de personnes tuées a enregistré une hausse de 54% (584 personnes tuées en 2021 contre 1.277 en 2022). En ce qui concerne le nombre de personnes enlevées ou disparues, il a baissé de 58% (744 en 2021). Quant à la catégorie des blessés, elle a aussi connu une baisse de 25% (466 en 2021).
Plus spécifiquement, la MINUSMA a indiqué avoir recensé, durant le dernier trimestre 2022, 347 violations et atteintes aux droits de l’homme et des violations du droit international humanitaire (DIH). Toutefois, ces chiffres ne correspondent qu’aux cas documentés par la Mission et ne représentent que les victimes civiles qui sont protégées contre des attaques en vertu du droit international.
Ces violations et atteintes aux droits de l’homme ainsi que les violations du DIH documentées par la MINUSMA ont causé la mort de 174 civils. Tandis que 827 autres ont été enlevées ou sont disparues et 91 blessées. Parmi les victimes recensées figurent 8 femmes et 26 enfants.
Par rapport à l’avant-dernier trimestre 2022, le nombre de civils tués a enregistré une baisse de 28% (243 civils tués). S’agissant du nombre de personnes enlevées ou disparues, il a augmenté de 49% (55 enlevés ou disparus). La catégorie des blessés a également augmenté de 18% (77 blessés au cours).
Aussi, sur le total de 347 violations et atteintes aux droits de l’homme et violations du DIH, la MINUSMA a documenté 222 atteintes aux droits de l’homme imputables aux groupes terroristes tels que l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS), le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) et autres groupes similaires, soit 64% de l’ensemble des violations et atteintes documentées.
En ce qui concerne les milices et autres groupes armés d’autodéfense communautaire, 13 atteintes aux droits de l’Homme leur sont imputables, soit 4% du total des violations et atteintes répertoriées. S’agissant des groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, ils sont responsables de 22 atteintes aux droits de l’Homme, soit 6% de l’ensemble des violations.
Durant la même période, la MINUSMA a relevé au moins 90 violations de droits de l’homme imputables aux Forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM), représentant 26% du total des actes de violence documentés. Les localités les plus touchées par cette situation sont celles du centre telles que les régions de Bandiagara et Mopti. Elles sont suivies par celles du Nord-est comme Gao et Ménaka dont certaines localités font partie de la zone dite des trois frontières considérée par l’ONU comme l’épicentre des violences au Sahel.
MD/APA