Des cadres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition) affichent leur appétence pour prendre la tête de la formation politique.
A l’ouverture du 7e Congrès extraordinaire du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, ex-parti unique créé en avril 1946), tenu ce jeudi 30 mars 2023 à Abidjan, le président du parti Henri Konan Bédié, a insisté sur l’unité pour la reconquête du pouvoir d’Etat en 2025.
Pour lui, « le Pdci doit s’engager plus fortement dans le combat démocratique », d’abord dans les élections locales de 2023 qu’il veut « justes et transparentes (avant) le grand tournant de l’élection présidentielle de 2025 ». Toutefois, pour gagner ces batailles prochaines, le parti a « impérativement besoin d’union et de cohésion ».
Dans ce contexte, « nous nous sommes résolus, sans complexe et sans complaisance, à travers ces assises à faire un retour sur nous-mêmes pour une revue de notre passé en vue de mieux évaluer nos succès en prenant la mesure de nos erreurs, de nos manquements et de nos faiblesses », a-t-il déclaré.
Cette session vise à « mettre en convergence légalité et légitimité. Il nous est apparu nécessaire d’actualiser et d’adapter certains points de nos textes, c’est la raison principale qui motive le présent congrès extraordinaire » du parti, a-t-il expliqué.
« Notre responsabilité commune consiste à mettre en œuvre un vrai processus d’innovation qui nous permette d’assurer la victoire de notre parti aux élections locales de 2023 pour garantir notre victoire en 2025 », a lancé l’ex-président ivoirien.
Dans ce sens, dira-t-il, « les prochaines élections locales sont déterminantes dans la stratégie de notre parti. Il est donc important que chacun comprenne qu’il s’agit de réunir tous nos atouts pour la victoire » du Pdci à ces prochaines joutes électorales.
Le collège électoral sera convoqué en septembre-octobre 2023 pour les élections locales. Déjà, les partis s’activent pour ratisser large. En vue de glaner des résultats probants, Henri Konan Bédié a affirmé sans ambages « unis et déterminés, joignons toutes nos forces pour garantir la victoire du Pdci ».
Il a en outre tancé le pouvoir, laissant entendre que « la population souffre d’une pauvreté sans précédent, de plus notre système éducatif est en déliquescence et une frange de notre jeunesse a perdu ses repères et tout espoir. Dans l’impossibilité de valoriser ses talents, elle s’adonne aux stupéfiants ».
Aujourd’hui, « le désarroi est tel que certains choisissent au prix de leur vie l’aventure périlleuse de la traversée de la mer méditerranée. Pire, d’autres n’hésitent pas à mettre fin de façon tragique à leur vie par le suicide », a-t-il poursuivi.
Selon M. Bédié, le Pdci a bâti la Côte d’Ivoire moderne en rassemblant tous les enfants du pays dans l’union, la discipline et le travail. Il a invité, dans cette optique, le chef de l’Etat Alassane Ouattara à « un dialogue franc et sincère pour construire les institutions de la République au profit d’une paix durable ».
Le Pdci a invité l’ensemble des partis politiques du pays à ce congrès. Son leader, Henri Konan Bédié, a salué « la présence remarquée des représentants des partis politiques nationaux, le PPA-CI, le Rhdp (pouvoir), le FPI, l’UDPCI, l’URD, le RPP, le MGC (de Mme Simone Gbagbo) et le Cojep (de Blé Goudé, présent à ces assises) ».
Le congrès a enregistré également la présence d’ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques. La délégation du Rhdp comprenait Kafana Koné, Adjoumani Kouassi, Mabri Toikeusse, Robert Mambé. Pour le PPA-CI, le parti de Laurent Gbagbo, l’on notait la présence de Assoa Adou, Hubert Oulaye et Dano Djédjé.
Le chef du Pdci a promis mettre en place dans les prochains jours un comité ad ’hoc chargé de la préparation et de l’organisation du 13e Congrès ordinaire du parti qui se tiendra, sauf contrainte particulière, au plus tard dans le mois de juin 2023.
Plusieurs cadres et militants du Pdci ont rejoint le Rhdp, le parti au pouvoir. Et ce, après le refus du Pdci d’intégrer le Rhdp. Pour M. Bédié « le Pdci ne sait pas trahir » et « le temps nous donnera raison d’être restés fidèles aux valeurs (…) de paix nourries par nos diversités ».
AP/APA