Pour le PPA-CI, le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, la dernière augmentation des services d’internet qui coïncide avec les négociations entre le FMI et l’Etat ivoirien en est, en réalité, une des conséquences directes de l’accord en termes d’augmentations des ressources internes du pays.
Au cours d’une conférence de presse hebdomadaire, tenue ce jeudi 13 avril 2023, par le porte-parole du PPA-CI, Katinan Koné, a martelé que « contrairement à ce que veut laisser croire le gouvernement, cette augmentation n’est pas le fait des opérateurs économiques qui seraient dans une situation difficile ».
« En effet, c’est le 12 janvier 2023 que les opérateurs de la téléphonie et fournisseurs d’internet ont reçu un courrier de l’ARTCI (régulateur), leur demandant d’harmoniser le prix de vente du méga-octet, qui est l’unité de mesure de l’internet », a-t-il rappelé.
Le régulateur du secteur des Télécommunications/TIC, « l’ARTCI, leur a demandé de fixer le prix du méga-octet à 0,8 FCFA. Or, dans la pratique, aucun opérateur ne vendait au-dessus de ce prix. Certains opérateurs vendaient l’unité à 0,5 FCFA », a fait observer M. Koné Katinan.
Objectifs visés par la nouvelle mesure du régulateur
Selon le porte-parole du PPA-CI, les opérateurs de téléphonie ont été « contraints de porter leur prix à 0,8 Fcfa, soit une hausse de 60%. Et, au cours d’une réunion avec les opérateurs économiques, l’ARTCI a menacé d’imposer une amende 6 milliards FCFA à tous les opérateurs qui n’auraient pas appliqué cette décision fin mars 2023 ».
Déjà, plusieurs taxes ad valorem, notamment assises sur la valeur du bien ou du service, frappent spécifiquement le chiffre d’affaires des entreprises de communication, a-t-il poursuivi, montrant le jeu de cette hausse subséquente du prix de la data mobile.
Logiquement, « en augmentant le chiffre d’affaires des entreprises de télécommunication, fournisseurs exclusifs de l’internet, le gouvernement veut accroître ses ressources fiscales en faisant porter le chapeau aux opérateurs économiques », a dévoilé Katinan Koné, ancien ministre du Budget sous l’ère Laurent Gbagbo.
Par ailleurs, « l’argument de la 5G avant la CAN 2023 est spécieux en ce que notre pays, aux dires des experts, ne peut introduire le 5 G avant au moins deux ans », a-t-il soutenu, prévenant que « d’autres mesures draconiennes attendent les Ivoiriens ».
Il a déclaré que « la réalité a rattrapé la propagande. Non seulement le pays n’a pas atteint l’émergence promise, mais, il demeure encore dans la catégorie des pays à faible revenu », avant de s’interroger « qu’a fait le gouvernement des acquis de l’Initiative PPTE ».
Le ministre de la Communication et de l’économie numérique, Amadou Coulibaly, était le 10 avril 2023 sur le plateau du journal télévisé de 20h de la RTI 1, la télévision publique, pour demander la suspension de la hausse des coûts des données mobiles constatée chez des opérateurs.
La hausse des tarifs des données mobiles a été effectuée à la suite d’une décision du régulateur du secteur des télécommunications, demandant « la baisse du prix minimum de la data mobile de 20% le faisant passer de 1 F CFA le mégaoctet à 0,8 F CFA ».
Le régulateur du secteur des Télécommunications/TlC, a décidé en outre du « relèvement du niveau des bonus de 100% à 200% » et du « maintien par les opérateurs, de la conservation des avantages acquis par le consommateur, en dehors de la durée de validité des souscriptions ».
Plus de 2.000 milliards Fcfa du FMI à la Côte d’Ivoire
Une mission du FMI a séjourné en Côte d’Ivoire du 1er au 14 mars 2023 pour discuter d’un nouveau programme économique à lui soumis par les autorités ivoiriennes.
Les autorités ivoiriennes et les services du FMI sont parvenus à un accord au niveau des services sur les politiques économiques et les réformes devant être soutenues par un nouvel accord de 40 mois d’un montant d’environ 3,5 milliards de dollars au titre du Mécanisme Élargi de Crédit (MEDC) / Facilité Elargie de Crédit (FEC).
La Facilité Élargie de Crédit (FEC) fournit une aide financière aux pays qui connaissent des difficultés prolongées de balance des paiements. La FEC a été créée comme guichet du fonds fiduciaire pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (fonds fiduciaire RPC), dans le cadre d’une réforme plus large visant à assouplir le soutien financier du FMI et à mieux l’adapter aux besoins divers des pays à faible revenu, notamment en période de crise. La FEC est le principal outil dont dispose le FMI pour apporter un soutien à moyen terme aux pays à faible revenu.
Katinan Koné a estimé que les résultats de la mission du FMI en Côte d’Ivoire montrent une « faible mobilisation des recettes budgétaires, une instabilité des données macroéconomiques et de la politique monétaire, une déréglementation du système financier et des difficultés d’élaboration des statistiques ».
Le FMI intervient dans les pays à faible revenu par un soutien financier au travers du Fonds Fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FFRPC) qui propose plusieurs facilités de prêts, poursuit-il, avant de rapporter que la Facilité élargie de crédit (FEC), elle s’adresse aux pays se heurtant à des difficultés prolongées de balance des paiements.
AP/APA