La problématique de l’inflation et les enjeux du Salon international de l’agriculture au Maroc sont les principaux sujets traités par la presse hebdomadaire parue ce samedi.
+TelQuel+, qui évoque la problématique de l’inflation, écrit que sur le premier trimestre 2023, la composante alimentaire de l’inflation (18,4%) a très largement surperformé l’inflation générale (9,4%) et que si la dimension agricole de ces hausses des prix a très largement été commentée, peu s’intéressent à sa variante produits agro-industriels finis, notamment ceux proposés dans les grandes surfaces.
De grands groupes de distribution disposent à présent d’une clientèle massive qui délaisse les petits commerces de quartier et les souks éphémères, pour se ruer dans les travées des supermarchés, constate la publication, notant que ce basculement place des millions de citoyens entre les griffes de grands groupes que l’on compte sur les doigts d’une main.
Leur puissance oligopolistique est telle qu’ils agissent directement sur la santé du pouvoir d’achat national: qu’ils atténuent leurs prix et le revenu disponible des ménages s’en voit amélioré, qu’ils les augmentent et les ponctions dans le portefeuille des Marocains deviennent abyssales, relève-t-il.
Or, comme l’indique le niveau d’inflation alimentaire actuelle, il est fort à parier que les distributeurs auraient plutôt eu tendance à doper leurs prix, fait-il remarquer.
L’ennui, c’est que la focalisation de l’opinion publique et des médias sur les marges indécentes des pétroliers a, selon toute probabilité, permis aux enseignes de « faire les passagers clandestins en glissant des hausses de prix ni vu ni connu », note-t-il.
Mais avec un Conseil de la concurrence plutôt discret, personne n’est venu interroger les profits importants réalisés par les grandes surfaces ou les grands groupes agroalimentaires, déplore-t-il.
Au moment où l’inflation comprime le pouvoir d’achat des ménages, le gouvernement ne tente même pas de déplier l’engrenage opaque des distributeurs, avec sa panoplie de marges avant, marges arrière et rétro-commissions, ajoute-t-il.
Abordant les enjeux du Salon international de l’agriculture au Maroc, dont la 15ème édition se tient du 2 au 7 courant à Meknès, +La Nouvelle Tribune+ estime que le salon semble tenir toutes ses promesses en rassemblant le gotha du secteur, soulignant que les petits plats ont été mis dans les grands pour accueillir également un certain nombre de représentations internationales, de l’Union européenne, à la France, en passant par l’Espagne et surtout le Royaume-Uni, invité d’honneur de cette 15ème édition.
La thématique du salon «Génération Green: pour une souveraineté alimentaire durable», reflète la teneur des enjeux qui se cachent derrière la dynamique tout sourire affichée, relève le journal.
Il s’agirait donc de faire de l’agriculture autrement, en favorisant le développement de filières à forte valeur ajoutée comme le Bio et le terroir, dans lequel le Maroc a des atouts concurrentiels majeurs et sur lesquels lorgnent des mastodontes internationaux, mais aussi, de déployer la technologie au service du rendement agricole, pour garantir l’optimisation de l’exploitation des ressources, à travers un écosystème de startups nationales dans l’AgriTech, explique-t-il.
C’est donc un processus de transformation vital et stratégique qui doit et qui semble s’opérer dans l’agriculture marocaine, note-t-il.
Pour +Finances News hebdo+, cette édition a une tonalité particulière, puisque l’enjeu n’est pas tant de faire voir au monde entier ce qui se fait de mieux dans le domaine agricole au Maroc, mais plutôt de voir comment produire mieux, et surtout plus, afin d’“assurer la sécurité alimentaire” et de “s’assurer une certaine souveraineté alimentaire”.
Ce sont les enjeux du moment, des enjeux auxquels sont confrontées toutes les économies du monde et auxquels il faut apporter des réponses adéquates, soutient l’hebdomadairfe.
Les sécheresses de plus en plus récurrentes au Maroc, la pandémie liée au coronavirus, les crises géopolitiques comme la guerre en Ukraine et ses conséquences au niveau mondial ont suscité des tensions alimentaires telles qu’elles imposent une redéfinition profonde du modèle agricole du Royaume, estime-t-il.
Aujourd’hui, plus que jamais, il faut changer de paradigme, au regard notamment des limites du modèle agricole actuel, qui pénalisent et précarisent les agriculteurs, brident la croissance et ne permettent pas d’assurer la sécurité alimentaire, plaide-t-il.