Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur la tension au sein de la première coalition de l’opposition, Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple), après l’appel au dialogue de Macky Sall et les instructions du chef de l’Etat pour dénouer le conflit foncier au village de Ngor.
Sud Quotidien constate que le président Macky Sall est « +contraint+ à un dialogue à trois » après le « refus de la majorité des acteurs de l’opposition de sa main tendue ». « Lancé par le président lors de son discours à la nation de fin d’année et réaffirmé le 3 avril dernier et le jour de la fête de l’Aïd el-Fitr (Korité), le dialogue politique est loin de faire l’unanimité. Aujourd’hui, dans le camp de l’opposition, seuls le Parti démocratique sénégalais (PDS) et le mouvement Taxawu Ndakaru (Soutenir Dakar) de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, ont pour le moment répondu favorablement à cette main tendue du chef de l’Etat », indique le journal.
Le Quotidien note qu’il n’y a « poings de répit » entre le maire de Dakar Barthélémy Dias et son homologue de Ziguinchor (sud), Ousmane Sonko. Le premier a répondu de nouveau au second, indiquant que « les manipulations, la pensée unique, les mensonges… c’est terminé ». La coalition Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) « n’est pas un mouvement de soutien à un homme », a chargé M. Dias qui a partagé « des années de bonne entente » avec Sonko.
L’Observateur précise que « Barth démolit Sonko » dans une nouvelle sortie, estimant que « la manipulation et le mensonge ont trop duré ». « Tu commences déjà à insulter, à menacer, et si Dieu te donne le pouvoir, vas-tu bouffer les gens pour clore le débat ? », s’est interrogé Barthélémy Dias.
Walf Quotidien se fait l’écho du nouveau rapport d’Afrikajom Center sur la situation sociopolitique au Sénégal. Fondateur du think tank, « Alioune Tine pointe +un modèle démocratique en déclin+ ». Le droit de l’hommiste « affirme que le pouvoir gouverne de plus en plus par la peur et par la répression avec la détention arbitraire et l’emprisonnement des dissidents politiques, de journalistes et d’activistes de la société civile. Ce qui réduit l’espace civique comme peau de chagrin, avec comme effet pervers, l’autocensure qui affecte des journalistes, certains leaders d’opposition et des défenseurs des droits humains, etc. De plus en plus, dit-il, on assiste à l’exil forcé d’opposants, de membres de la société civile ou des journalistes ».
Le Soleil évoque « la solution du chef de l’Etat » sur le litige foncier entre les populations du quartier traditionnel de Ngor et la gendarmerie qui s’affrontent depuis plusieurs jours autour d’un terrain de plus de 6000 mètres carrés que les gendarmes veulent transformer en brigade alors que les jeunes de la localité veulent en faire un lycée. « Trois mille mètres carrés pour chacune des parties entre les populations de Ngor et la gendarmerie. C’est la solution du président de la République pour calmer les tensions nées du conflit foncier de Ngor à la suite d’une audience avec les dignitaires Lébous mardi 9 mai 2023. Le maire de la commune, Maguèye Ndiaye, s’est dit très satisfait », rapporte le quotidien national.
Mais Bés Bi indique que « île pleure sur Ngor », le quartier traditionnel de la communauté Léboue située sur la presqu’île dakaroise et qui « est sens dessus dessous au lendemain des violents événements survenus dans la commune, mardi ». Malgré le « flot de mesures d’apaisement » pris par l’Etat, le journal constate que « les jeunes rejettent les accords ».
ODL/ac/APA