La Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) a initié le lundi 31 juillet 2023 une visite de terrain à Abidjan et à Bingerville, à l’Est de la capitale économique, aux fins de sensibiliser les populations sur les risques électriques.
A Akouédo Attié Campement, un quartier de Cocody, situé dans l’Est Abidjan, l’on constate des habitations de fortune anarchiquement installées, sous des lignes de 90.000 volts, des pylônes électriques qui alimentent quasiment toute la zone Nord d’Abidjan.
A l’instar de ce site, l’on observe le plus souvent sur le territoire national, des occupations spontanées, des immeubles fortement édifiés, des plantations industrielles ou des activités d’orpailleurs, rapporte Amara Soumahoro, le directeur chargé de la sécurité au travail à la CIE,
« Nous faisons cette visite pour insister sur la problématique des occupations des emprises des ouvrages électriques. Un phénomène nous intéresse tous, parce qu’il touche à la sécurité des biens et des personnes riveraines de ces ouvrages », a-t-il insinué.
« S’il y a un accident qui arrive sur le réseau, cela peut être préjudiciable parce que c’est des lignes de très haute tension, 90.000 volts », prévient M. Amara Soumahoro, qui appelle à l’adhésion de toutes les parties prenantes afin que ces emprises soient libérées.
Risques électriques
Souvent, dans l’activité des riverains, ils peuvent entrer en contact avec ces lignes, soit en manipulant des antennes de télévision, fait observer M. Soumahoro qui confie que « malheureusement, on enregistre des accidents corporels et matériels ».
Sur des lignes électriques HTB (haute tension : 90.000 volts, 225.000 volts), « en 2023, on a enregistré six incidents qui ont donc impacté des personnes, souvent en termes blessures, de décès et en termes dommages matériels » sur l’ensemble du territoire, a-t-il fait savoir.
Amara Soumahoro évoque la nécessité de quitter ces zones à risques, où les enfants peuvent tenter de monter sur les pylônes, hors surveillance de la communauté. Pour lui, il est impératif que chacun puisse comprendre le danger et le risque lié à l’électrisation, l’électrocution, les brûlures et les dommages corporels.
Au cours de la visite, Jean Koré, un riverain rapporte que jeudi dernier, un câble qui a cédé à Akouédo Attié Campement a occasionné des dégâts à proximité des pylônes électriques, calcinant pratiquement des maisons, et brûlant un enfant mâle de deux ans à un degré critique.
« C’est faute de moyen qu’on vit dans ces situations », lance Jean Koré, qui relate que les sinistrés demandent un dédommagement avec « si possible des fonds » pour pouvoir se reloger. Car, « il y a eu des dommages vraiment importants » qui ont ravagé des maisons.
La compagnie, dira Amara M. Soumahoro, n’autorise pas des abonnements au réseau électrique dans les emprises des lignes très haute tension. Ce sont des fraudeurs qui tirent le courant, ailleurs, pour l’acheminer sous ces lignes électriques.
Sécurité électrique
Bingerville, commune à l’Est d’Abidjan, connaît une forte expansion en termes de constructions urbaines. Dans le quartier Laurier, des entreprises opérant dans le bâtiment ont, pour des besoins de travaux, retiré la terre pour aller sur des chantiers, fragilisant un pylône électrique.
« Le risque qu’on en court, ici, c’est d’abord les difficultés d’accès au pylône ; et (ensuite) un problème en cas d’effondrement (du pylône) puisqu’on retire la terre progressivement », a-t-il relevé, mentionnant que cette ligne permet la fourniture d’électricité à Grand-Bassam et dans le Sud-Est d’Abidjan.
L’impact des travaux dans l’environnement électrique pose la problématique d’accès aux lignes électriques Amara Soumahoro soulignera que la distance de sécurité pour les pylônes haute tension est de 15 mètres de part et d’autre de la ligne.
La visite des sites identifiés s’est faite dans le cadre des séances périodiques ayant pour objectif d’informer les populations sur les dangers auxquels elles s’exposent. Cet exercice a également pour but de sensibiliser les populations sur les bonnes attitudes à avoir et les risques d’origine électrique.
Par ailleurs, l’entreprise organise de manière fréquente des visites conjointes entre les directions techniques (transport, maintenance, distribution) et celles de la sécurité au travail pour faire l’état des lieux des défis liés aux occupations anarchiques des ouvrages
De janvier à ce jour, une centaine de sensibilisations, à l’échelle nationale, menée à l’endroit des populations, a ciblé les autorités villageoises et administratives, des structures privées, des sous-traitants de travaux, les élèves et leurs encadreurs.
Pour atteindre son objectif, dans le cadre de sa campagne de sensibilisation « Zéro accident d’origine électrique », la compagnie multiplie depuis des années les sensibilisations pour anticiper sur les risques électriques et préserver la vie des populations.
AP/APA