Lancé en mai dernier, le Plan régional d’intervention en faveur des réfugiés du Soudan 2023 a été revisité en juin puis à nouveau en août.
Au Soudan, le conflit qui a éclaté le 15 avril 2023 entre l’armée régulière (SAF) dirigée par le général Abdel Fattah Al-Bourhane et les Forces de soutien rapide (RSF, paramilitaires) du général Mohamed Hamdane Daglo dit « Hemetti » pousse beaucoup de populations à se réfugier dans les pays limitrophes. Ainsi, pour aider ces personnes déplacées, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et 64 organisations humanitaires et issues de la société civile ont lancé, lundi 4 septembre, un appel de fonds d’un milliard de dollars pour fournir une aide et une protection essentielles à plus de 1,8 million de personnes qui devraient arriver dans cinq pays de la région d’ici la fin de l’année 2023.
Il s’agit là d’un montant deux fois supérieur à celui qui avait été initialement calculé en mai dernier pour faire face à la crise, alors que les déplacements et les besoins continuent de s’accroître. Plus d’un million de réfugiés, de rapatriés et de ressortissants de pays tiers ont déjà fui le pays.
« Cette crise a engendré un besoin urgent d’aide humanitaire, car les personnes arrivant dans les zones frontalières isolées se trouvent dans une situation désespérée en raison du manque de services, des mauvaises infrastructures et de l’accès limité », a déclaré Mamadou Dian Balde, Directeur du Bureau régional du HCR pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands Lacs, et Coordinateur régional pour la crise des réfugiés du Soudan.
« Les partenaires impliqués dans cette opération mettent tout en œuvre pour venir en aide aux personnes qui arrivent et à leurs hôtes, mais sans ressources suffisantes provenant des donateurs, ces efforts seront sévèrement entravés », a poursuivi M. Dian Balde.
Selon lui, les besoins essentiels comprennent l’eau, la nourriture, les abris, les services de santé, l’assistance en espèces, les articles de première nécessité et les services de protection.
En particulier, la situation sanitaire désastreuse des nouveaux arrivants est de plus en plus préoccupante et nécessite une attention urgente. Des taux élevés de malnutrition, des épidémies telles que le choléra et la rougeole, et les décès qui en découlent ont été constatés dans plusieurs pays d’accueil.
« Il est désolant de recevoir des rapports faisant état d’enfants mourant de maladies qui auraient pu être évitées si les partenaires sur place avaient disposé de ressources suffisantes », a indiqué Mamadou Dian Balde, précisant que « les mesures nécessaires doivent être prises sans plus attendre ».
Les pays qui accueillent les personnes fuyant le Soudan – la République centrafricaine, le Tchad, l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan du Sud – hébergeaient déjà des centaines de milliers de personnes déplacées avant même le début de cette crise.
TE/ac/APA