L’action du gouvernement, les conséquences des grèves répétées des enseignants et le conflit israélo-palestinien sont les principaux sujets traités par la presse hebdomadaire marocaine.
+TelQuel+ estime que le chef du gouvernement exerce une emprise sur ses ministres, brouillant les périmètres d’action des uns et des autres, estimant que sa tendance à annexer les chantiers à tour de bras participe de la « déresponsabilisation du politique ».
Sur le mécanisme d’aides directes aux populations vulnérables, Akhannouch a complètement éclipsé la ministre de la Solidarité et de la famille, Aawatif Hayar, alors que la gestion de ce chantier revient en principe à son département, relève l’éditorialiste.
Tandis que sur la signature du mémorandum d’entente avec le géant sino-européen Gotion High-Tech, un projet de 65 milliards de dirhams, c’est le Chef du gouvernement qu’on voit sur la photo et non le ministre de l’Industrie Ryad Mezzour, ajoute-t-il.
Le ministre en charge de l’Éducation nationale Chakib Benmoussa n’a pas échappé à cette emprise: alors que pour mener sa réforme de l’école publique, ce dernier s’est heurté au blocage des syndicats et des coordinations, qui ont décrété des grèves répétées en privant les enfants marocains de plusieurs millions d’heures de cours, Akhannouch a décidé le 30 octobre dernier de négocier directement avec les syndicats en leur promettant de retoucher le « statut unifié », constate-t-il.
En s’immisçant de la sorte dans les prérogatives de Benmoussa, Akhannouch a non seulement affaibli l’aura du gouvernement, mais il a déstabilisé un travail de deux années et, pour couronner le tout, a prêté le flanc à la possibilité que la réforme n’aboutisse pas, du moins dans sa mouture actuelle, note-t-il.
“L’OPA qu’a lancée Akhannouch sur les compétences de ses ministres est un recul institutionnel” et “réinstaure, dans l’esprit de l’exercice du pouvoir, une verticalité exacerbée”, estime-t-il.
+La Vie éco+ écrit que la réforme de l’école publique menée par Chakib Benmoussa s’est heurtée à un “sabotage” orchestré par ceux-là mêmes à qui profite la réforme, à savoir les enseignants.
Depuis quelques semaines, des dizaines de milliers d’enseignants ont abandonné leurs classes pour manifester dans la rue, regrette le journal.
Jonglant entre jours de grève et perturbations bien calculées en fonction de leurs heures de travail, ces enseignants, dont certains ne ratent pas leurs cours dans les établissements privés, donnent une impression de paralysie de l’école publique, estime-t-il, notant que ce phénomène, qui tend à prendre de l’ampleur et semble s’installer dans la durée, prend en otage des millions d’élèves.
Plus malheureux encore, les jérémiades du corps enseignant restent confuses quant à ce nouveau statut unifié du personnel de l’Education qui a préservé les acquis, accordé de nouveaux avantages tout en liant l’ensemble à une performance du résultat pour aspirer à une école publique de qualité, souligne-t-il.
Aujourd’hui, même les syndicats “les plus représentatifs” du secteur, qui ont mené les tractations, font volte-face, se cachant derrière de nouvelles revendications non contenues dans l’accord du 14 janvier pour surfer sur la vague de la contestation, ajoute-t-il.
Abordant la situation à Gaza, +Finances News hebdo+ écrit que “la vengeance aveugle” que mène actuellement Israël a un impact dévastateur sur les populations civiles à Gaza, confrontées désormais à une crise humanitaire très aiguë, notant que ses tueries font vivement réagir les dirigeants arabes.
La guerre à Gaza met à mal les efforts de rapprochement menés par Israël avec les pays arabes, relève-t-il, estimant qu’en cas de prolongation de la guerre actuelle, “il serait alors difficile, voire impossible, de poursuivre les efforts de paix”.
Dans le même ordre d’idées, +La Nouvelle Tribune+ dénonce “une opération de guerre qui vise à anéantir tout ce qui peut l’être, une vengeance aussi irrationnelle que la haine qui l’a provoqué
Malgré les voix qui s’égosillent à le réclamer, si un cessez-le-feu a lieu, il n’interviendra pas avant que les États-Unis ne décident de rappeler à l’ordre Israël, déplore l’hebdomadaire.
Les pays aujourd’hui “démocrates” et “humanistes” ont décimé ou tenu en esclavage des peuples entiers, et “parés de leurs plus beaux atouts démocratiques, continuent à graduer la valeur des vies humaines aujourd’hui”, constate-t-il.
HA/APA