Depuis quelques années, le septentrion béninois fait l’objet d’incursions de groupes jihadistes dont la filiale de l’Etat islamique au Sahel.
L’Américain Ian J. McCary du Bureau de lutte contre le terrorisme du Département d’État a participé à Cotonou, à une rencontre sur les plans de lutte de la Coalition mondiale pour vaincre le groupe Etat islamique (EI).
Le 15 novembre, l’Envoyé Spécial adjoint du Département d’État des Etats-Unis auprès de la Coalition Mondiale contre le groupe Etat Islamique (Daesh) a rencontré les partenaires africains de cette alliance. A l’ordre du jour, des discussions sur les stratégies à mettre en œuvre pour vaincre définitivement cette multinationale du terrorisme.
Lors d’une conférence de presse tenue le lendemain, Ian J. McCary a expliqué le rôle clé que les africains doivent jouer dans ce combat. Selon lui, la réunion de Cotonou est la suite logique d’une première rencontre tenue au Niger en mars 2023. Les participants aux échanges de Niamey avaient élaboré quatre plans d’actions visant à lutter efficacement contre le groupe Etat Islamique au compte des filiales en Afrique de l’ouest, dans le centre et dans l’est du continent.
Premièrement, il a été convenu de renforcer les capacités des Etats concernant la sécurité des frontières. Renforcer également les capacités pour la collecte des données biométriques pour vite repérer et prévenir les mouvements des groupes terroristes. Dans ce volet, il y a également, un renforcement de capacité pour une meilleure exploitation des preuves recueillies par les forces de défense et de sécurité sur les champs de batailles.
Le second axe du plan d’action établi par la Coalition anti-EI avec ses partenaires africains est la lutte contre la propagande des jihadistes et les désinformations qu’ils véhiculent. L’Envoyé Spécial du Département d’Etat américain indique que la coalition travaille activement pour déconstruire les « faux messages » propagés par les groupes armés terroristes. Ian J. McCary a déclaré que des messages qui véhiculent la bonne information sur les enjeux du terrorisme vont être enregistrés dans les langues locales africaines et abondamment diffusés par la presse.
D’après toujours M. McCary, le troisième pilier du plan d’action, c’est de contrer les flux financiers qui alimentent les groupes terroristes. Il y a enfin, un quatrième point du plan d’action qui consiste à attaquer les réseaux criminels qui profitent du chaos semer par le terrorisme pour développer leurs activités.
L’Envoyé Spécial américain a indiqué que les discussions avec les partenaires africains ont porté sur les techniques à mettre en œuvre pour réaliser ce plan d’actions.
Le diplomate a tenu à préciser que les actions de la Coalition mondiale contre le groupe Etat Islamique ne visent pas à remplacer ou à se substituer aux initiatives déjà en cours sur la continent tel que le G5 Sahel ou en encore l’Initiative d’Accra.
La Coalition Mondiale de lutte contre le groupe jihadiste compte précisément 87 pays dont 20 Etats africains qui forment le Groupe de Réflexion sur l’Afrique, une composante de la Coalition.
Depuis quelques années, des localités du nord du Bénin subissent des incursions de groupes jihadistes. Ces attaques ont coûté la vie à des dizaines de civils et militaires. Dans un rapport publié en début septembre 2023 sur le terrorisme dans le nord du Bénin, l’Institut d’Etudes de Sécurité (ISS en anglais) a révélé que l’Etat Islamique en Afrique de l’Ouest ou l’Etat islamique au Sahel (EIS, anciennement État islamique au grand Sahara) compte parmi les groupes qui s’en prennent au pays.
RK/ac/APA