Le marché de l’emploi, le moral des ménages marocains et le recours des justiciables aux pourvois en cassation sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce mercredi.
Commentant le chiffre alarmant révélé lundi par le ministre de l’Emploi, qui a affirmé qu’au Maroc, plus d’un million et demi de personnes sont des NEET (ni en emploi, ni en études, ni en formation), +L’Opinion+ écrit que ce constat témoigne des lacunes dont souffre encore le Royaume en termes d’insertion socioprofessionnelle, malgré moult réformes et programmes lancés durant cette dernière décennie.
Une situation qui s’explique d’un côté par les dysfonctionnements du système éducatif, principalement tourné vers l’enseignement général, avec peu de stratégies de remédiation en cas de décrochage, mais aussi par la fragilité du marché de l’emploi qui offre très peu d’opportunités, note le quotidien.
Aujourd’hui que le Maroc passe par une phase de profondes réformes structurelles sur plusieurs fronts, la question de l’employabilité devrait à tout prix être remise sur la table, sachant que le Souverain a fixé le cap pour la création de 500.000 emplois à l’horizon 2026.
Les programmes «booster» d’emploi et d’auto-emploi, tels que Forsa et Awrach, ont certes stimulé légèrement le marché du travail, mais nul ne peut contester le fait qu’il est temps de leur donner un nouveau coup de vent, pour qu’ils puissent atteindre leur rythme de croisière, soutient-il.
Abordant le moral des ménages marocains, +Les Inspirations éco+ écrit que les ménages moyens, englués dans les problèmes financiers, ont du mal à se projeter sur les 12 prochains mois, encore moins à mettre de l’argent de côté, selon une enquête du Haut Commissariat au Plan (HCP).
La réforme de la TVA entamée cette année ne devrait pas non plus arranger les choses, car si, pour certains produits, cet impôt indirect qui taxe la consommation a été exonéré, pour d’autres, le taux a été harmonisé, “ce qui ne manquera pas de représenter un coût supplémentaire” sur le budget mensuel des ménages dont l’écrasante majorité anticipe une hausse des prix des produits alimentaires, relève la publication.
“Inutile de dire que le moral des ménages n’est pas au beau fixe. Il est même en berne au point que leur indice de confiance s’est réduit de plus de trois points”, estime-t-il, ajoutant que la moitié d’entre eux s’attend à une dégradation de son niveau de vie au cours de l’année.
+L’Économiste+, qui s’attarde sur le recours des justiciables marocains aux pourvois en cassation, relève un encombrement de cette juridiction au point que 60% des arrêts sont rendus en plus d’un an, certains à 2 ou 3 ans. “A l’évidence, il y a un abus de cet ultime recours”, souligne le journal, expliquant que certains justiciables sont dans le besoin légitime de recouvrer leurs droits, alors que d’autres ne sont que des procéduriers, qui expriment leur haine à «traîner devant les tribunaux» un concurrent, un conjoint après divorce, ou un voisin antipathique, jusqu’au 3e recours.
De plus, 77% des pourvois sont rejetés, ce qui a conduit le président de la Cour de Cassation à demander que certaines affaires s’en tiennent à la première instance et à l’appel pour que son institution se consacre à sa mission, à savoir la jurisprudence et la sécurité judiciaire, et de ne plus lui transférer les affaires banales de 20.000 DH qui coûtent à l’Etat et aux justiciables plus que le litige, ajoute-t-il.
HA/APA