Cousin de l’actuel président de transition, l’opposant Yaya Dillo, 49 ans, a été tué dans l’assaut du siège de son parti le mercredi 28 février.
Six jours après la mort par balles de l’opposant Yaya Dillo, le gouvernement tchadien se dit prêt à collaborer avec des enquêteurs internationaux. Accusé d’être à l’origine de l’attaque contre la direction générale de l’Agence nationale de sécurité de l’Etat (ANSE) et d’avoir voulu attenter à la vie du président de la Cour suprême, M. Dillo a été criblé de balles par des éléments de l’armée au siège de son parti, le Parti socialiste sans frontière (PSF), qui a depuis été rasé par des bulldozers. Un assaut auquel il succombera avec six autres personnes, selon un bilan officiel.
Actuel premier ministre du régime de transition tchadien, Succès Masra a indiqué, après avoir présenté ses condoléances à la famille de son ancien compagnon de l’opposition, qu’une « enquête de type international » pour « situer les responsabilités » serait ouverte.
« Le gouvernement s’est engagé à mener une enquête de type international qui permettra de situer les responsabilités à tous les niveaux. Il y a des photos, mais il y a un film, le film des événements. Je voudrais inviter chacun à regarder le film de tous les événements », a déclaré sur RFI le président du parti les Transformateurs, nommé à la tête du premier gouvernement de la Ve République.
« Pour moi, en tant que chef de gouvernement, c’est une zone de turbulence de plus, sans doute de trop, pendant cette phase de transition. Nous en avons connu une en octobre 2022, nous venons d’en connaître une autre. Mais en tant que copilote, à côté du pilote principal qu’est le président de la transition, mon ambition avec tout l’équipage, c’est que nous puissions atterrir à l’aéroport de la démocratie malgré les zones de turbulences », a soutenu Succès Masra.
Candidat à la présidentielle du 6 mai prochain après avoir occupé les fonctions de président de transition depuis la mort de son père en avril 2021, Mahamat Idriss Déby Itno pourrait faire face à son Premier ministre dans la course. « Rien dans la Constitution ne m’empêche d’être candidat à la présidentielle si je le souhaite », a indiqué M. Masra dont le retour au Tchad a été facilité par un accord avec les autorités après qu’il a été visé par un mandat d’arrêt suite aux évènements meurtriers d’octobre 2022.
ODL/ac/APA