Les Nations Unies ont recommandé, la semaine dernière, au pouvoir à Ouagadougou d’établir un mécanisme afin de vérifier les allégations relatives à l’existence de fosses communes dans ce pays du Sahel central.
Le Comité de l’Organisation des Nations Unies des disparitions forcées s’est inquiété, dans un communiqué publié, mardi 5 mars 2024, « des nombreuses allégations de disparitions forcées (…) commises par les forces armées ou par des groupes armés, tels que les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), agissant sous le contrôle, avec l’autorisation ou l’acquiescement de l’État ».
Constitué d’experts indépendants, le Comité indique avoir reçu des informations sur l’existence de plusieurs fosses communes, notamment dans les villages de Karma et Djibo, dans le nord du pays.
Les Nations Unies ont demandé à « l’État de veiller à ce que chaque charnier identifié soit préservé et examiné à l’aide de méthodes médico-légales ».
L’Onu a également suggéré que les autorités de la Transition assurent « l’identification de toutes les personnes disparues, soit spécifiquement et effectivement intégrée dans les missions et finalités de la police technique et scientifique et qu’elle soit accessible à toutes les victimes ».
Le Comité a exhorté Ouagadougou à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin aux disparitions forcées et à enquêter sur toute allégation de disparition, poursuivre les responsables et, s’ils sont reconnus coupables, les condamner à des peines proportionnées à la gravité du crime.
« Il s’agit aussi de renforcer l’encadrement des VDP, afin de prévenir efficacement et de punir tout acte de disparition forcée qui serait imputable à leurs membres », ajoute l’Onu.
Les Forces armées burkinabè et leurs supplétifs sont régulièrement accusés d’exactions contre les populations civiles.
Les experts indépendants ont affirmé avoir reçu des assurances du gouvernement selon lesquelles la lutte contre le terrorisme « ne revêtirait aucun caractère ethnique ».
DS/ac/APA