Cette décision s’inscrit dans le cadre de la lutte anti-terroriste menée par le gouvernement malien pour rétablir la paix et restaurer l’autorité de l’Etat.
Déjà sous le coup d’un mandat d’arrêt international récemment émis par les autorités de la transition après l’ouverture d’une enquête à leur sujet depuis novembre dernier, plusieurs chefs jihadistes et rebelles viennent de voir leurs « biens et ressources économiques » gelé « une durée de six mois renouvelables ». L’annonce a été faite à travers un arrêté du ministère de l’Economie daté du 8 mars.
Parmi les personnes sous le coup de cette sanction financières figurent les deux chefs jihadistes de renom Iyad Ag Ghali, à la tête du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM suivant l’acronyme arabe) et Amadou Koufa, chef de la Katiba Macina, également membre de la même alliance. Quatre chefs rebelles notamment sont également visés par cette mesure. Il s’agit de Alghabass Ag Intalla, Bilal Ag Acherif, Fahad Ag Almahmoud et Achafagui Ag Bouhada. Tous sont membres du la rébellion regroupée au sein de la plateforme dénommé « Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement » (CSP-PSD) qui a repris les armes contre les autorités en août 2023 à la faveur de l’occupation des ex-emprises de la Mission onusienne par les forces armées maliennes.
Les motifs avancés par le ministère pour la prise de cette mesure sont : Acte de terrorisme par appartenance à un groupe terroriste en lien intentionnel avec une entreprise terroriste ; Financement du terrorisme ; Détention illégale d’armes de guerre et de munitions en lien intentionnel avec une entreprise terroriste ; Atteinte à l’unité nationale ; Atteinte à l’intégrité du territoire ; Association de malfaiteurs. Des faits quasiment similaires à ceux retenus dans le cadre des mandats d’arrêt contre les personnes visées.
Cette décision vise à mettre un frein aux activités économiques des groupes jihadistes et rebelles qui sévissent au Mali et à priver leurs leaders de moyens financiers. Ces hommes sont connus pour être à la tête de mouvements armés responsables de multiples attaques contre les forces armées maliennes dans le pays. Les autorités espèrent ainsi affaiblir ces groupes et les empêcher de mener à bien leurs actions violentes.
Toutefois, certains observateurs se posent la question sur l’efficacité de cette mesure. La plupart des personnes visées n’avaient carrément plus d’attache réelle avec le Mali à l’exception de Fahad Ag Almahamoud. De plus, depuis 2018, l’ONU à travers son régime de sanctions a imposé des mesures telles que le gel des avoirs et l’interdiction de voyage à 8 personnes soupçonnées d’entraver le processus de paix. Sauf que ces mesures n’ont quasiment jamais été appliquées jusqu’à ce que l’ONU décide en septembre 2023 de ne plus reconduire le régime de sanctions en vigueur au Mali suite à un véto russe.
MD/ac/APA