Albert Luthuli, qui a dirigé le Congrès national africain (ANC) pendant son interdiction, a été officiellement déclaré mort après avoir été heurté par un train près de son domicile.
Le gouvernement sud-africain a annoncé l’ouverture d’une nouvelle enquête sur la mort du chef Albert Luthuli, premier lauréat du prix Nobel de la paix du pays et éminent dirigeant de la lutte contre l’apartheid. Son décès en 1967 a longtemps été entouré de mystère.
Le ministre de la Justice, Ronald Lamola, a annoncé cette décision mardi, rouvrant ainsi une affaire largement considérée comme ayant été faussement déclarée comme un accident par le gouvernement de l’époque, dominé par les Blancs.
Albert Luthuli, qui a dirigé le Congrès national africain (ANC) pendant son interdiction, a été officiellement déclaré mort après avoir été heurté par un train près de son domicile. Néanmoins, les soupçons d’implication du régime de l’apartheid dans sa mort ont persisté, les militants et la famille de Luthuli remettant en question la crédibilité de l’enquête initiale.
Le chef de l’ANC était soumis à une ordonnance restreignant ses déplacements au moment de sa mort.
Dans un communiqué, M. Lamola a déclaré que l’enquête précédente, menée en 1967, « n’avait pas pris en compte certains principes mathématiques et scientifiques ».
« Ce rapport mathématique et scientifique révèle qu’il est hautement improbable que le chef Luthuli ait été heurté par un train et qu’il en soit mort », a ajouté le ministre.
Sur la base de ces informations et de l’enquête menée par l’unité « Vérité et réconciliation » des enquêtes sur les crimes prioritaires, il a été convenu « qu’il est nécessaire et dans l’intérêt de la justice de demander au président de la Haute Cour d’Afrique du Sud de rouvrir l’enquête sur la mort du chef Albert Luthuli ».
Cette annonce intervient à un moment significatif, des décennies après la fin de l’apartheid et la création de la Commission vérité et réconciliation (CVR), chargée d’enquêter sur les crimes commis à l’époque.
Lamola a également annoncé de nouvelles enquêtes sur la mort de deux autres éminents militants anti-apartheid, Griffiths Mxenge et Booi Mantyi.
Mxenge a été tué par un commando du régime, tandis que Mantyi est décédé lors d’une altercation présumée avec les forces de police du régime de l’apartheid en 1985.
La déclaration de M. Lamola souligne que « l’intérêt de la justice ne peut jamais être limité par le temps », ce qui témoigne d’un engagement à découvrir la vérité sur la mort de ces trois hommes.
JN/fss/ac/APA