Une quarantaine d’acteurs, issus du continent, échangent sur les problématiques de la filière en vue d’adopter les meilleures approches en termes de productivité et de performance des organisations agricoles.
Abidjan abrite, du 21 au 24 mai 2024, un atelier bilan et d’information sur les techniques de négociation et de plaidoyer afin de catalyser l’obtention d’un meilleur prix de cession des intrants aux producteurs et un meilleur prix d’achat du Kg de coton graine.
Ces assises, organisées par l’Association des producteurs de coton africains (AProCA), ont pour objectif de permettre aux plateformes membres de l’organisation de pouvoir négocier un meilleur prix de cession des intrants agricoles ainsi qu’un meilleur prix d’achat du Kg de coton graine.
Cela devrait permettre, notamment, une amélioration des revenus des producteurs d’une part, et d’autre part, de disposer des informations fiables et précises sur la sécurisation des revenus par le truchement d’assurances agricoles.
A l’ouverture des travaux, M. André Kouassi Kouakou, représentant le ministre d’État, ministre de l’Agriculture, du développement rural et des productions vivrières de Côte d’Ivoire, a salué ce temps de réflexion sur les problématiques de la filière cotonnière en Afrique.
La filière coton, fera-t-il savoir, a un impact tangible dans la lutte contre la pauvreté et l’économie des pays producteurs, en Afrique. Ces assises interviennent, d’ailleurs, dans un contexte de changement climatique qui affecte la production cotonnière.
Durant ces trois jours de travaux, les participants tenteront de trouver des mécanismes en vue de favoriser des prix d’achat rémunérateurs du Kg de coton graine et des prix abordables des intrants au profit des producteurs pour les campagnes à venir.
« Je me réjouis d’autant plus que vous gardez en vue les questions de rendement au champ, de quantité et de la qualité du coton graine, sans doute les plus importants facteurs qui déterminent la durabilité de la filière », a déclaré M. André Kouassi Kouakou.
Il a insisté sur trois facteurs, notamment le rendement au champ, la quantité et la qualité qui, pour lui, concentrent en eux toutes les problématiques auxquelles sont confrontées aujourd’hui les acteurs de la filière cotonnière.
Pour y parvenir, il recommandera que les faîtières agricoles soient viables, unies, empreintes de valeurs de solidarité et d’engagement. En outre, doivent-elles répondre aux exigences de qualité réclamées par le marché mondial.
Ces exigences, selon lui, passent entre autres, par l’adoption de meilleures pratiques de gestion de la culture du coton, une façon plus rentable et saine de cultiver la matière première afin de diminuer les impacts environnementaux, tout en améliorant les bénéfices économiques et sociaux.
André Kouassi Kouakou a invité les producteurs à mettre un accent sur la recherche afin de permettre des variétés plus productives et mieux adaptées aux chocs climatiques, tout en proposant de nouvelles approches basées sur l’innovation face aux contingences du marché.
Pour sa part, M. Kouroufei Koussouwè, président de l’AProCA a relevé que cet atelier se tient pour défendre l’intérêt des producteurs qui est d’avoir un bon prix du Kg de coton graine et des intrants à moindre coûts, mais aussi de pouvoir faire des plaidoyers auprès des industriels et des dirigeants.
« On discute avec les firmes pour qu’on nous donne les intrants à moindre coût et que les États subventionnent les intrants pour que les producteurs les aient à moindre coût (et on échange avec) les sociétés cotonnières afin qu’on puisse amener les intrants à proximité des producteurs », a-t-il dit.
Cet atelier sera aussi le lieu de lancer un cri de cœur aux États africains afin de continuer à subventionner les intrants pour les producteurs pour produire un coton en quantité et en qualité comme l’exige les marchés mondiaux, a-t-il poursuivi.
Pour ses actions en faveur des producteurs de coton en Côte d’Ivoire, l’AProCA a décidé de décerner un prix au président Alassane Ouattara. M. Koussouwè a toutefois plaidé pour une plus grande inclusion de tous les segments de la chaîne de valeur du coton.
L’atelier de l’AProCa qui se déroule du 21 au 24 mai 2024, sur les berges de la lagune Ebrié, réunit une quarantaine de participants venus du Burkina Faso, du Cameroun, du Mali, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Togo.
AP/APA