Sur les ruines et débris, des fidèles musulmans visiblement stupéfaits, entretiennent la flamme spirituelle, espérant obtenir du ministère de la Construction le déclassement du lot qui abritait l’édifice religieux.
Peu après la prière de 18 heures, ce mardi 28 mai 2024, El Hadj Idrissa Touré, le président de la Communauté musulmane de la Riviera Akouédo Palmeraie (COMURAP), explique le désarroi vécu durant de la démolition de la mosquée.
Aux environs de 10h (GMT, heure locale), raconte-t-il, un bulldozer, sous surveillance d’une dizaine de policiers défonce la mosquée servant de lieu de prière aux riverains musulmans. Et ce, quelques jours après une mise à demeure.
Bâti sur l’un des six lots d’un îlot, le site de la mosquée se trouve sur une réserve administrative. Aujourd’hui, cinq lots ont été déclassés suite à un arrêté ministériel de la tutelle, sauf celui de l’édifice religieux, octroyé par feu El Hadj Losseni Traoré, un coreligionnaire.
D’une superficie de 950 mètres carrés, la mosquée existe depuis 2017. « Nous plaidons auprès du ministère de la Construction afin qu’il essaie de prendre une décision de déclassement en notre faveur » à l’instar des cinq autres lots de cet îlot, dit-il.
En dépit de cet événement qui a affecté la communauté, le président de la COMURAP reste fort confiant, mais avoue avoir « vraiment peur de la réaction de certains de (ses) coreligionnaires » qui voient leur mosquée rasée après sept ans d’existence.
Un dossier constitué et fourni au ministère, comprenant un « avis favorable » de la mairie de Cocody, commune huppée dans l’Est d’Abidjan, avait été transmis au ministère de la Construction qui, via un courrier, a notifié qu’il « ne pouvait pas donner une réponse favorable à la demande ».
« Nous avons décidé de saisir notre faitière, le Conseil supérieur des imams et des affaires islamiques (COSIM) pour lui signifier cette situation, qui pour nous est une injustice », lance El Hadj Idrissa Touré, dépositaire de l’historique de cette mosquée.
AP/APA