Le ministre malien de l’Économie et des Finances, Alousseni Sanou, a exprimé son inquiétude face aux répercussions économiques et sécuritaires du non-décaissement des 60 millions de dollars promis par la Banque mondiale à Bamako.
Depuis quelques jours, l’affaire qui défraie le plus la chronique au Mali est relative au non-décaissement des 60 millions de dollars promis par la Banque mondiale.
Lors d’une récente session du Conseil national de la transition (CNT), le ministre de l’Économie et des Finances, Alousseni Sanou, a tiré la sonnette d’alarme sur l’impact majeur du non respect de cet engagement.
Devant les membres de l’organe législatif de la Transition, le ministre a déploré le fait que « non seulement les bailleurs de fonds ne nous accompagnent pas, mais nous avons aussi des accords presque conclus avec le FMI et la Banque mondiale qui ne se concrétisent pas ».
Selon lui, la situation est d’autant plus critique que la banque centrale du Mali poursuit une politique de resserrement de la liquidité. « Nous sommes dans un pays confronté à beaucoup de crises, beaucoup de difficultés », a souligné Sanou. Cette crise de financement perturbe non seulement le développement économique mais aussi la capacité du gouvernement à garantir la sécurité nationale.
Malgré ces défis, Alousseni Sanou a exprimé sa gratitude envers les membres du CNT pour leur soutien continu. « Nous sommes obligés de faire cet effort d’équilibre, de priorité et de prioriser les actions que nous menons pour pouvoir satisfaire le maximum de Maliens et veiller particulièrement à la sécurisation de notre pays », a-t-il affirmé.
Le soutien international, notamment de la Banque mondiale et du FMI, reste indispensable pour stabiliser la situation et permettre au Mali de surmonter cette crise financière exacerbée par de nombreux facteurs exogènes et endogènes.
Dans une note gouvernementale datée du 21 avril, le ministre de l’Économie et des Finances avait indiqué qu’au cours des réunions de printemps 2024 du FMI et du Groupe de la Banque mondiale, tenues du 15 au 20 avril 2024 à Washington, aux États-Unis, il avait conclu un accord avec la Banque mondiale.
« Dans le cadre de l’amélioration de la fourniture d’énergie, ils ont convenu de mettre à disposition du Mali 60 millions de dollars immédiatement pour permettre à Energie du Mali SA (EDM) de faire face aux achats de carburants ou d’énergie provenant des pays de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). De plus, la Banque mondiale soutiendra d’autres projets liés à la réalisation d’infrastructures photovoltaïques pour diversifier le mix énergétique », avait-il précisé.
Selon le Financial Afrik, l’institution de Bretton Woods demanderait aux autorités maliennes de prendre des mesures pour réduire les dépenses salariales avant de débloquer le financement promis.
MD/ac/Sf/APA