Il est prévu de déplacer la capitale du Libéria, Monrovia ravagée par les inondations, vers une autre partie du pays, si les sénateurs parviennent à faire passer une proposition de loi en ce sens.
Monrovia est la capitale et la ville la plus importante de la plus ancienne république d’Afrique, fondée par les États-Unis en 1821 pour accueillir les esclaves libérés. Elle a été déclarée capitale de la nation trois ans plus tard.
Cependant, des sénateurs préoccupés par la vulnérabilité de la région aux crues soudaines de ces dernières années ont proposé au gouvernement de construire une nouvelle capitale plus à l’abri des ravages du changement climatique.
Au début du mois, les législateurs ont débattu des détails d’un rapport de la commission mixte des travaux publics et du développement rural, des terres, des mines et de l’énergie, des ressources naturelles et de l’environnement, et des entreprises publiques.
Ils ont exprimé leur inquiétude quant au fait que les habitants de leurs circonscriptions sont régulièrement touchés par des inondations à chaque saison des pluies et depuis des générations, et demandent instamment que des mesures soient prises non seulement pour atténuer les effets de cette situation défavorable, mais aussi pour minimiser le nombre de morts et la dévastation que de tels phénomènes naturels laissent dans leur sillage.
Ces derniers temps, Monrovia, ville située sur le littoral de l’océan Atlantique, a été en proie à des conditions météorologiques défavorables qui ont abouti à des inondations ayant dévasté la vie et les biens de plus de 50 000 habitants.
La proposition du sénateur, actuellement étudiée par le ministère libérien des Travaux publics, explique que le fait de s’éloigner de Monrovia permettra d’alléger la pression sur les infrastructures de cette ville de 2,2 millions d’habitants, soit 33,5 % des 5,5 millions d’habitants du pays, selon un recensement effectué en 2022.
L’un des partisans de cette proposition est la sénatrice Dabah Varpilah du comté de Grand Cape Mount, qui a fait comprendre à ses pairs que la notion de construction d’une nouvelle ville était impérative, même si cela « ne se ferait pas du jour au lendemain, même si nous trouvons du pétrole aujourd’hui au Libéria ».
Elle a décrit Monrovia comme étant « surpeuplée, délabrée et arrivée à un point où la rénovation ne peut pas fonctionner ».
Aucune zone n’a été identifiée pour la nouvelle capitale proposée.
Il a été constaté que le niveau de la mer n’a cessé d’augmenter depuis 2013 et qu’il est considéré comme le principal facteur des inondations, en particulier dans les bidonvilles de Monrovia tels que West Point, où des milliers de maisons ont été détruites par la montée des eaux et où près de 10 000 personnes se sont retrouvées sans abri à cause de cela.
Les zones particulièrement vulnérables sont celles mal drainées et les terrains escarpés où les tempêtes tropicales et les ouragans rendent les habitants vulnérables chaque année, sans qu’ils aient les moyens de relever les défis posés par les inondations qui en résultent.
Cette montée du niveau de la mer n’a pas épargné les rivages du district du Grand Monrovia, où un rapport de la Banque mondiale datant de 2021 prévoit que le niveau de la mer atteindra 16 cm d’ici 2030.
L’idée de déplacer la capitale hors de Monrovia a été évoquée pour la première fois en 2012, mais aucune action n’a suivi les déclarations de l’ex-présidente Ellen Johnson Sirleaf concernant la construction de la capitale à Zekepa, dans le comté de Nimba.
Ce n’est pas la première fois que des capitales africaines sont déplacées de leur emplacement d’origine. Abuja est devenue la capitale fédérale du Nigeria en 1991, tandis que Dodoma a remplacé Dar es Salaam comme capitale de la Tanzanie en 1996.
WN/as/lb/te/APA