Le règlement de l’Union européenne sur la déforestation (EUDR) devrait réduire considérablement les exportations et les importations de l’Ethiopie, ainsi que les recettes publiques, a révélé une étude de l’Overseas Development Institute (ODI).
L’ODI, un important groupe de réflexion sur les affaires mondiales basé à Londres, prévoit dans sa récente étude que l’EUDR, qui doit entrer en vigueur le 30 décembre 2024, aura des répercussions économiques importantes pour l’Éthiopie.
L’étude, intitulée « Eviter une crise verte : Entourer les pays les moins développés dans la navigation vers de nouvelles mesures commerciales vertes », a révélé que dans le scénario le plus grave – un arrêt complet des exportations vers l’Union européenne – l’Ethiopie pourrait être confrontée à un ralentissement économique notable.
Plus précisément, le pays pourrait connaître une baisse de 18,4% des exportations totales, une baisse de 5,8% des importations, une perte de 3,3% des recettes publiques et une réduction de 0,6% du PIB.
Comme l’ont souligné les auteurs de l’étude, « un tel scénario risque d’aggraver la pauvreté et les inégalités en Ethiopie, entravant ainsi ses progrès vers la réalisation de ses objectifs de développement ».
L’ODI souligne que si la quête mondiale d’un avenir plus durable est louable, elle remodèle fondamentalement la dynamique du commerce international et présente de nouveaux défis pour les économies en développement comme l’Ethiopie.
L’organisation met en garde contre une éventuelle « pression verte » sur les nations les plus vulnérables du monde, où des politiques commerciales bien intentionnées liées au climat pourraient par inadvertance entraver leur développement économique.
L’Union européenne constitue un marché important pour le café éthiopien, absorbant plus d’un tiers des expéditions annuelles envoyées à l’étranger.
L’ODI souligne toutefois que de nouvelles réglementations, telles que l’EUDR, peuvent entraîner des perturbations importantes au sein des chaînes d’approvisionnement.
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