Le Rapport de la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations, remis ce jeudi au président Adama Barrow, est censé panser les plaies de la dictature de Yaya Jammeh.
La Gambie n’a pas définitivement tourné la page des 22 années de pouvoir de Yaya Jammeh. La Commission Vérité, Réconciliation et Réparations (TRRC, sigle en anglais) a noté durant cette période des violations flagrantes des droits humains.
En deux ans d’enquête, la TRRC a passé à la loupe nombre de faits commis entre le 22 juillet 1994, date de la prise du pouvoir de Jammeh à la suite d’un coup d’Etat, et son départ de la présidence en janvier 2017.
Au cours des audiences publiques de la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations, près de 400 personnes ont comparu : victimes, auteurs présumés d’actes répréhensibles mais aussi des témoins dont certains se trouvent maintenant en dehors du pays.
À la barre, les témoignages ont mis en évidence la froideur du régime de Yaya Jammeh avec des tortures, des viols, des meurtres et des disparitions forcées. La sale besogne porterait la signature des Junglers composés notamment de tueurs à gages. Ces agents rompus à la tâche auraient entre autres massacré en Gambie 44 migrants ouest-africains.
Depuis sa chute, Yaya Jammeh vit en exil en Guinée équatoriale. La Commission Vérité, Réconciliation et Réparations, née d’une loi votée par l’Assemblée nationale, a été chargée d’enquêter et d’établir « un dossier historique impartial sur les violations des droits de l’Homme, mais aussi d’envisager des réparations pour les victimes, de promouvoir la réconciliation et la non-récurrence ».
Les familles des victimes réclament justice mais le rapport de la TRRC atterrit entre les mains d’Adama Barrow à un peu plus d’une semaine de l’élection présidentielle. Le président sortant, qui brigue un second mandat, s’est allié avec le parti de Yaya Jammeh. Quid alors des recommandations de la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations ?
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