Les acteurs du milieu universitaire et externes, en Côte d’Ivoire, ont adopté une Charte de bonne conduite et de résolution pacifique de conflits, élaborée du 18 au 19 novembre 2021, lors d’un atelier.
L’élaboration et l’adoption de cette charte de bonne conduite et de résolution pacifique de conflits en milieu universitaire, ont eu lieu lors d’un atelier tenu à Grand-Bassam, une cité balnéaire située à 40 Km au Sud-est d’Abidjan.
L’atelier, soutenu par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a regroupé les responsables des syndicats et associations d’étudiants, le ministère de tutelle, le collège des délégués et la conférence des Clubs de paix de Côte d’Ivoire.
Les différentes parties se sont engagées au respect des dispositions de la charte adoptée. L’étudiante Stéphanie Koffi, la présidente de la Conférence des Clubs de Paix a traduit la gratitude de ses condisciples aux participants à ces assises.
Elle a relevé les conséquences désastreuses de la violence sur la vie universitaire et montré par conséquent, la nécessité d’effort perpétuel pour absorber ce problème et assurer un environnement idoine d’étude aujourd’hui et demain.
Pour sa part, Dr Daouda Sidibé représentant le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a relevé que cette initiative n’est pas la première en son genre car d’autres chartes existent.
Il a indiqué que celles-ci ont tous connu un souci d’effectivité, tout en saluant cette démarche qui vient renforcer les chartes préexistantes. Pour cela, il a exhorté à la bonne foi de tous les participants afin de rendre les engagements plausibles et décisifs.
M. Ouattara Peyogori, représentant de Mme la représentante résidente du PNUD en Côte d’Ivoire, s’est félicité de l’institution de cette Charte qui se veut un instrument visant à façonner les esprits des acteurs de l’université à adopter une démarche respectueuse de la paix en cas de conflits.
Cet atelier a permis par ailleurs de fédérer les efforts de paix des associations, des conseils des délégués et syndicats estudiantins ainsi que les acteurs externes en vue de la consolidation de la cohésion sociale en milieu universitaire.
Au sujet de la de la violence en milieu universitaire, il ressort que les causes structurelles sont le manque ou l’inadéquation d’infrastructures (amphithéâtres, salle de TD, TP, les chambres etc…) le non-respect et la non vulgarisation des textes, et la « mauvaise application » du système LMD.
Ensuite, les crises de confiance entre les étudiants et le personnel administratif, créent selon le rapport de l’atelier, une perturbation des années académiques, une dévalorisation des diplômes obtenus, le retard dans la délivrance des actes administratifs.
Partant, cela créé une dégradation de l’image de l’institution universitaire. Et comme solutions, les parties souhaitent une sensibilisation/explication des décisions prises aux différents acteurs clés.
Pour les participants, l’administration doit tenir ses promesses. En outre, il doit avoir un cadre de concertation et de médiation, la mise en place d’une plateforme de collaboration pour éviter les incompréhensions.
Selon la Charte, « tous les acteurs s’engagent à promouvoir, défendre et préserver la paix et la cohésion sociale dans la responsabilité » et à privilégier la courtoisie, la communication non-violente entre elles et promouvoir des initiatives porteuses de paix.
Dans l’article 3, les leaders des associations et syndicats en milieu universitaire s’engagent à former leurs membres aux bonnes pratiques syndicales, associatives et au vivre-ensemble, au respect des différences, des opinions et des principes démocratiques.
Concernant la résolution pacifique des conflits, les parties s’engagent à privilégier le dialogue dans la résolution des conflits, à recourir à la médiation comme mode de résolution des conflits et à mettre en place un collège de médiateurs composé de personnes neutres et de bonne moralité représentant les différents acteurs universitaires et externes.
A défaut d’accord de médiation, les parties prenantes s’engagent à maintenir la communication entre elles pour parvenir à un compromis, souligne la Charte qui sera signée ultérieurement par les premiers responsables des structures ayant participé à son élaboration et à son adoption .
La jeunesse en Côte d’Ivoire constitue la frange importante de la population. Elle est une actrice importante dans la consolidation de la paix et du renforcement de la cohésion sociale, et son implication dans des actions de paix est un gage de stabilité à divers niveaux.
Cette frange majoritaire de la population mérite une attention particulière dans les différentes réponses à apporter dans le cadre du processus global de la consolidation de la paix et de la cohésion sociale, surtout dans les universités publiques du pays.
Dans cette perspective, la Conférence des clubs de paix de Côte d’Ivoire a organisé un séminaire à Grand-Bassam, du 30 septembre au 01 octobre 2021, qui s’est soldé par la mise en place d’une plateforme incluant les acteurs du milieu universitaire et ceux des institutions nationales.
La « Plateforme de collaboration pour la paix et la cohésion sociale en milieu universitaire » vise à fédérer les efforts de paix des associations et syndicats estudiantins ainsi que des acteurs externes en vue de la consolidation de la cohésion sociale.
Elle a également pour but de développer chez les jeunes étudiants, un modèle de leadership positif. Ce modèle influencera la paix et la cohésion sociale au sein des localités cibles et sera une référence pour le jeune leader de demain.
Dans le cadre du renforcement des activités de la plateforme, la Conférence des clubs de Paix de Côte d’Ivoire a organisé cet atelier de réflexion visant à permettre aux différents acteurs de s’approprier certaines règles pour la pacification du milieu universitaire.
AP/ls/APA