Au total, le projet vise 30.000 jeunes sénégalais de l’enseignement moyen et des établissements d’enseignement technique et professionnel.
Peu de jeunes sénégalais notamment les élèves se lancent dans l’entreprenariat. Pour inverser la tendance, la Fondation Mastercard dans la mise œuvre des objectifs prioritaires, a eu l’initiative de mettre en œuvre au Sénégal, en collaboration avec les ministères de l’Éducation nationale (MEN) et de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion, le Projet Amélioration des Performances de Travail et d’Entreprenariat (APTE). Ledit projet, selon des inspecteurs et des bénéficiaires, a eu des résultats satisfaisants.
« Il y a un engouement des élèves pour APTE. C’est pourquoi, toutes les classes de 6e du CEM de Babak Sérère étaient enrôlées. Ces élèves font la 3e cette année et le projet a amélioré leur niveau scolaire surtout en français », témoigne Mamadou Dièye, un de leurs professeurs encadreurs
Pour donner crédit à ses propos, il cite en exemple le jeune Ousmane Ngom, 16 ans, élève classe de 3e et bénéficiaire du projet. Ousmane fait partie de la première cohorte. Il a réussi son projet d’aviculture. « Je m’y investis à la descente de l’école. Mais cela ne m’empêche pas d’apprendre mes leçons. L’argent gagné me permet d’acheter des fournitures et d’aider mes parents », confie le jeune élève qui fait la fierté de son papa, Oumar.
« Ousmane est vraiment dégourdi et s’occupe bien de son aviculture qui ne l’empêche vraiment pas de tenir bon à l’école. D’ailleurs, il n’a jamais redoublé », affirme M. Ngom, saluant le projet APTE.
Durant cinq ans, 7.000 jeunes de 50 établissements de l’Enseignement Techniques et de la Formation Professionnelle (ETFP) et 23.000 jeunes dans 200 Collèges d’enseignement moyen (CEM) dans six régions du Sénégal, à savoir Diourbel, Kédougou, Kolda, Sédhiou, Thiès, et Ziguinchor, ont bénéficié du projet financé par Mastercard Foundation.
« Grâce aux modules (10 au total) dispensés dans le cadre de ce projet, j’ai maintenant confiance en moi et amélioré mes performances scolaires », témoigne Astou Dia Touré, autre bénéficiaire, là où Thérèse Joséphine Khady Diène dit apprendre à rédiger un CV, une Lettre de motivation, bref un portfolio, tout en se lançant dans le commerce.
« Avec le financement de 200.000 f cfa que j’avais reçu du projet APTE, j’ai pu me lancer dans le commerce et ouvrir ma propre boutique », poursuit Ndèye Aminata Dièye, bénéficiaire du volent seconde chance du projet.
De ses doutes au début, Moustapha Badji, Principal du CEM Ousmane Ngom de Thiès a pu adhérer au projet au regard de ses performances. « Moi-même j’essaie d’enseigner les modules APTE surtout le leadership à mes enfants », dit l’enseignant, notant du coup l’amélioration des performances scolaires des élèves et l’amélioration de la méthode d’enseignement des professeurs.
Toutes choses qui font apprécier les modules APTE à l’Inspecteur de l’éducation et de la formation (IEF) de Thiès-Ville, Arfang Seck. « J’ai apprécié les modules d’enseignement du projet, particulièrement celui portant sur le développement personnel qui aide les élèves à être résilients surtout avec la pandémie de Covid-19. Il stimule aussi la culture entrepreneuriale. Les activités extra-muros du projet sont également salutaires ainsi que l’amélioration de la qualité des enseignements-apprentissages », dit-il.
Le projet APTE est venu dans un contexte favorable, marqué par les 11 Directives issues du Conseil présidentiel du 6août 2015 portant sur les conclusions Assises de l’éducation et de la formation, rappelle l’Inspecteur d’académie (IA) de Thiès, Papa Baba Diassé, qui a participé au voyage d’imprégnation au Rwanda pour ledit projet.
« La première Directive, affirme-t-il, consistait à réorienter le système éducatif vers les sciences, les mathématiques, le numérique, les technologies et l’entreprenariat. C’est dans ce contexte qu’est venu APTE ».
Notant des résultats probants du projet qui a réveillé l’esprit d’entreprenariat des jeunes, permis aux enseignants de réorganiser leurs cours et de maîtriser les classes, l’IA de Thiès plaide pour son institutionnalisation, mais en impliquant davantage les inspecteurs notamment les IA et IEF pour un bon suivi-évaluation.
TE/APA