Un panel de trois experts indépendants présidé par l’Irlandaise Mary Robinson a été retenu en vue de la revue d’un rapport d’éthique de la Banque africaine de développement (BAD) suite à l’affaire de favoritisme impliquant le président de la BAD, Akinwumi Adesina, annonce une note du bureau des Conseils des gouverneurs de l’institution.
Le bureau des Conseils des gouverneurs de la BAD dévoile ce panel de trois experts indépendants pour rendre publique sa décision d’autoriser une revue indépendante du rapport du comité d’éthique des Conseils d’administration concernant les allégations portées par des lanceurs d’alerte visant M. Adesina, explique une note signée par sa présidente Kaba Nialé, ministre ivoirienne du Plan et du développement.
Selon Mme Kaba Nialé, le Bureau qui s’est réuni le 1er juillet 2020, s’est entendu sur les termes de référence de la revue indépendante lors de ses réunions du 18 juin et 1er juillet 2020 et a retenu Mme Mary Robinson, M. Hassan Jallow et M. Leonard McCarthy pour former ce panel d’experts indépendants de haut-niveau.
Ces experts indépendants, ont été retenus pour leur expérience et intégrité professionnelle incontestables, ainsi qu’une réputation internationale avérée. Le panel qu’ ils formeront sera présidé par l’avocate Robinson, ancienne présidente de la République d’Irlande.
Mme Robinson a aussi été Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. Outre de nombreuses responsabilités au niveau mondial et national, elle est la présidente des Aînés, Groupe des sages engagés en faveur du bien-être dans le monde, souligne la note.
L’expert Hassan B. Jallow, lui, est un juge. Il est ancien procureur général et ministre de la Justice de la République de la Gambie, et ancien juge à la Cour suprême de Gambie. En 2003, il a été nommé comme juge à la Cour d’appel du Tribunal spécial pour la Sierra Leone.
Il fut par la suite, procureur auprès du Tribunal pénal international des Nations Unies pour le Rwanda (TPIR). Le 5 février 2017, le juge Jallow a prêté serment comme président de la Cour suprême pour la Gambie.
M. Leonard McCarthy est ancien directeur des poursuites pénales, ex-directeur du Bureau des infractions économiques et ancien chef de la direction des opérations spéciales de l’Afrique du Sud. Il a été vice-président pour l’intégrité à la Banque mondiale pendant neuf ans, et est actuellement président de LFMcCarthy Associates, Inc., une société de gestion des risques d’intégrité basée à Washington DC, aux États-Unis.
Le panel devrait soumette son rapport dans une période de deux à quatre semaines maximum. Le Bureau des Conseils des gouverneurs de la BAD, dirigé par Mme Kaba Nialé, assure son « entière confiance » dans la capacité de ces experts à mener à bien cette mission.
Accusé par une frange du personnel de la BAD de favoritisme au profit de ses compatriotes, M. Adesina avait qualifié cela d’« allégations ». Les soupçons portent également sur des cas de « violation du code de conduite » et d’« entrave à l’efficacité (…) affectant la confiance dans l’intégrité» de la BAD.
Cet examen de la politique de dénonciation d’abus et de traitement des griefs de la banque vise à garantir que la politique en la matière est correctement appliquée et de la réviser, le cas échéant, pour éviter à l’avenir des situations de cette autre nature.
L’actuel président de la BAD, le Nigérian Akinwumi Adesina, élu en 2015, achève son mandat quinquennal en 2020. En août 2020, pourrait se tenir une assemblée générale élective si les restrictions sanitaires liées à la Covid-19 sont revues.
LB/ls/APA