Le Directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a peut-être indisposé l’administration Trump, mais il bénéficie toujours de la confiance internationale pour mener la lutte mondiale contre la pandémie de coronavirus.
Dès son plus jeune âge, ce microbiologiste éthiopien de 55 ans, né en Érythrée à l’époque où cette nation et l’Éthiopie formaient un seul Etat, avait une ambition singulière, devenir le chevalier qui mettrait fin aux maladies proverbiales comme la malaria.
C’était le fruit d’une expérience personnelle car ayant perdu son frère de quatre ans à cause de la rougeole.
À la tête de l’OMS, il est tout naturellement devenu le visage mondial de la croisade contre le coronavirus et a ainsi ébouriffé les plumes du président américain Donald Trump.
Dans plusieurs réactions virulentes à de fausses théories de conspiration accusant la Chine d’avoir délibérément créé le virus et de l’avoir propagé dans le reste du monde, Ghebreyesus a risqué d’être malmené par l’administration Trump en faisant de cette allégation un fruit de l’imagination de Washington.
Trump, qui l’accuse de mauvaise gestion de la pandémie de coronavirus, n’a pas suscité la condamnation du monde entier après le retrait mal conçu et inopportun de sa contribution de 400 millions de dollars américains à l’OMS en signe de protestation.
Grâce à ses relations abrasives avec Washington, Ghebreyesus a été confronté à un double adversaire, l’un sous la forme du coronavirus et l’autre en la personne de M. Trump, qui a annoncé que son pays suspendait son financement à l’organisation dont il était le principal donateur.
Ghebreyesus est sous pression depuis que le coronavirus s’est véritablement mondialisé, avec des conséquences désastreuses pour les vies humaines et les économies, alors que les nations se battent pour obtenir les bonnes règles de sécurité afin d’arrêter sa propagation.
Ancien ministre de la Santé en Éthiopie entre 2005 et 2012, il a même reçu des menaces de mort, mais il a insisté sur le fait qu’il ne serait pas intimidé ou distrait de sa mission peu enviable. Il s’est donné le défi de sortir le monde de cette pandémie qui a fait plus de 150 000 victimes depuis sa première apparition à Wuhan, en Chine, en décembre dernier.
Ghebreyesus qui a regretté le retrait du financement américain, est resté ferme et imperturbable.
Pour la toute première fois dans l’histoire de l’OMS, son directeur général est en quelque sorte un héros culte pour avoir simplement tenu tête au leader du monde dit libre et lui avoir dit les choses telles qu’elles sont.
La ministre sud-africaine des Relations internationales, Naldi Pandor, l’a décrit comme un véritable leader mondial dont le leadership apprécié de l’OMS pendant la pandémie actuelle de coronavirus est impératif pour apprivoiser le virus.
Mme Pandor a déclaré que grâce aux conseils rapides de Ghebreyesus à tous les pays lors de ses fréquents points de presse, son pays a pu se préparer et maîtriser l’épidémie.
« Nous nous sommes préparés à gérer la maladie en tant que pays parce que nous avons écouté Ghebreyesus », a déclaré la ministre, ajoutant que sa transparence a permis de sauver beaucoup de vies en Afrique et dans le reste du monde.
Par ailleurs, plus prompt à réagir que les dirigeants du continent, le patron de l’OMS a aussitôt condamné fermement l’agression ouverte des Africains en Chine où des rapports ont indiqué que les Noirs présumés porteurs du coronavirus étaient «harcelés » et « séquestrés » contre leur volonté même s’ils n’avaient pas été testés positifs au Covid-19.
WN/as/lb/Dng/APA