Les journaux sénégalais, reçus jeudi à APA, traitent principalement du coronavirus avec un accent particulier sur la distribution de l’aide alimentaire d’urgence destinée aux familles nécessiteuses sur toute l’étendue du territoire.
L’aide alimentaire d’urgence fait couler beaucoup d’encre. L’AS soutient que Mansour Faye, le ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale est « un cas suspect ». Poursuivant, ce journal rapporte que « le beau-frère du chef de l’Etat, critiqué à tort ou à raison, a un défi de taille à relever dans la gestion de cette crise pour ne pas entacher le travail abattu par le gouvernement ».
Dans L’AS, Birahim Seck, le Coordonnateur du Forum civil déclare : « Lorsque le ministre du Développement communautaire, à travers le Commissariat à la sécurité alimentaire, avait lancé un avis de commande d’urgence pour l’achat de vivres et (leur) transport, nous avions alerté sur le fait que les critères de sélection des transporteurs étaient discriminatoires ».
Sud Quotidien, sous le titre « L’équité en question », affirme que « des ménages pauvres sont déjà zappés ». A en croire ce journal, « des voix s’élèvent pour attirer l’attention sur des milliers de (familles) qui risquent d’être laissés en rade ».
L’importateur de riz Moustapha Tall, dont les propos sont rapportés par Sud Quotidien, estime que « le secteur est assez complexe pour le confier à des novices. La quasi-totalité de ceux qui ont été retenus, semble-t-il, sont des Libano-Syriens. Aujourd’hui, le secteur est désorganisé au point que tout le monde peut s’y investir ».
Dans un entretien avec le même quotidien, Rayan Hachem, le patron des sociétés Avanti et Afri And Co à qui l’Etat a attribué deux marchés de riz, se lave à grande eau : « Je suis un enfant du pays. Je suis né en France mais j’ai grandi ici. Mon père est né à Kaolack (centre). Il a même joué les Navétanes (championnat populaire de football). Je porte ce pays dans mon cœur ».
De l’avis de Vox Populi, Mansour Faye est « empêtré dans le coronagate du riz ». Cité par ce journal, Babacar Diop des Forces Démocratiques du Sénégal (FDS, opposition) réclame « la tête du ministre du Développement communautaire et l’ouverture d’une enquête par l’Ofnac (Office national de lutte contre la fraude et la corruption) ».
Le Quotidien, dans un calembour, signale que « les bailleurs nous riz des craintes ». Ce journal précise que « les partenaires techniques et financiers du Sénégal n’apprécient que modérément la gestion (des) 69 milliards F CFA. Ils avaient proposé un système de transfert d’argent à la place des denrées alimentaires ».
L’observateur fait savoir que « le président de la République, en réunion du Conseil des ministres, s’est montré peu soucieux de la controverse suscitée par la gestion de l’aide alimentaire d’urgence ». Et ce journal se fait l’écho de la réponse de Macky Sall : « On a pris une option et il faut y aller jusqu’au bout ».
Pour sa part, EnQuête nous plonge dans l’univers des artistes dont les activités sont plombées par la pandémie. Mamadou Koné, le manager du groupe Raam Daan informe qu’ « entre contrats annulés, billets d’avion déjà payés, les prestations par semaine (annulés), Wally Seck a perdu pas moins de 300 millions F CFA ».
Matar Diop, le manager du chanteur Pape Diouf abonde dans le même sens en révélant que « le report du Grand Bégué (méga concert) a fait perdre plus de 50 millions F CFA » au lead vocal de la Génération consciente. EnQuête en déduit que « tout va mal » pour les musiciens sénégalais.
Enfin, dans une interview accordée au journal Le Soleil, Denis Sassou-N’guesso, le président de la République du Congo analyse cette crise sanitaire inédite : « Il faut que les Africains s’efforcent de prendre des mesures préventives les plus fortes. Si le virus devait (avoir) des proportions plus importantes (sur le continent), on n’aurait pas les moyens d’y faire face ».
ID/te/APA