Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro, l’archevêque émérite de Lomé, la capitale togolaise, apporte son soutien à Agbéyomé Kodjo, l’un des candidats malheureux à la présidentielle du 22 février dernier, visé par une procédure de levée de son immunité parlementaire.
« S’ils viennent le chercher, ils doivent me prendre en premier lieu. Il ne bougera pas sans moi », a martelé l’archevêque émérite, ce mercredi à Lomé, lors d’une conférence de presse. Agbéyomé Kodjo, candidat du Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement (MPDD), a été officiellement crédité de 19,46 % des suffrages valablement exprimés.
Mais l’ancien Premier ministre, revendiquant sa « victoire volée », est visé par une procédure de levée de son immunité parlementaire. Agbéyomé Kodjo a reçu, mardi dans la soirée, la visite d’un huissier de justice accompagné de gendarmes. Ils lui ont adressé une convocation express devant une Commission spéciale à l’Assemblée nationale ce mercredi à 9 heures pour lever son immunité parlementaire sur requête du ministère public.
On lui reproche entre autres charges: troubles à l’ordre public, mise en danger de la sécurité nationale, actes subversifs, troubles aggravés à l’ordre public, diffusion de fausses nouvelles, dénonciations calomnieuses et atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat.
Des accusations que l’archevêque émérite de Lomé balaie d’un revers de la main : « Je suis décidé à affronter ces voleurs. Ils ont volé notre victoire et ils prennent des mesures de couardise pour effrayer les Togolais. Cette politique est terminée. Ils marcheront sur mon cadavre avant de bouger. Ils n’auront même pas cette chance d’avoir mon cadavre. En tant que berger, je peux le faire et je suis prêt à donner ma vie ».
Agbéyomé Kodjo réclame toujours la victoire mais c’est le président sortant Faure Gnassingbé qui rempile pour un quatrième mandat avec un score de 70,78 %. De son côté, Jean-Pierre Fabre de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), un autre candidat, dénonce une mascarade électorale. Ce dernier, qui exige l’annulation pure et simple du scrutin et sa reprise dans des conditions de transparence, a saisi la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).
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