Avec la faiblesse de ses structures sanitaires, le pari le plus solide de l’Afrique contre la propagation du Coronavirus originaire de Chine devrait être la prévention éclairée par davantage de recherche sur cette maladie pour éviter de répéter la même erreur avec le virus Ebola, a déclaré à APA Baboucar Camara, jeune médecin gambien basé dans la capitale turque, Ankara.
Face au nombre croissant de décès (494 morts sur 24 631 cas en date du 5 février), les pays africains dont les systèmes de santé sont faibles et parfois inexistants sont passés en mode prévention, avec une vague de suspension ou de réduction des vols vers la Chine. Des mesures renforcées par des contrôles des voyageurs en provenance de la Chine, et particulièrement de Wuhan reconnu comme le foyer de l’épidémie du coronavirus.
« La préparation de nos systèmes de santé en Afrique est, dans le meilleur des cas, inefficace et, dans le pire des cas, catastrophique. Ce que nous pouvons faire pour empêcher la propagation de la maladie, c’est avant tout fermer ou surveiller nos frontières et mettre en quarantaine tous les cas suspects », conseille Dr Camara.
Selon lui, étant donné que l’Afrique n’a pas un bilan impressionnant en matière de lutte contre les maladies virales comme le virus Ebola par exemple, il y a toutes les raisons de s’attaquer au Coronavirus avant qu’il n’apparaisse en Afrique.
« Il faut fermer la porte de l’écurie avant que le cheval n’ait une chance de s’enfuir. Nous avons tous vu comment les systèmes de santé mal équipés de la Sierra Leone, du Libéria et de la Guinée, pays frappés par la pauvreté, ont lutté pour faire face à une épidémie virulente d’Ebola en 2014 et comment cela continue de poser un défi plusieurs années après la fin de l’épidémie ».
« L’Afrique ne devrait pas répéter la même erreur… et si les décès en Chine servent à quelque chose, cela doit nous pousser à prévenir que de guérir », souligne Camara, pharmacien de formation.
La maladie est un groupe de virus présents chez les mammifères et les oiseaux qui, chez l’homme, peuvent provoquer des infections respiratoires sous forme de rhume, de grippe et de pneumonie.
D’autres variantes également mortelles sont le SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère) et le MERS (Syndrome respiratoire du Moyen-Orient).
Le Dr Camara a expliqué à APA que le nouveau coronavirus fait partie d’une famille de virus qui s’est déjà révélée mortelle en Chine centrale où les mesures de précaution étaient alors laxistes.
La rapide propagation du virus a poussé l’Organisation mondiale de la santé à la déclarer une « urgence sanitaire mondiale », une décision qui a suscité de vives inquiétudes, même dans des pays développés comme les États-Unis.
A son avis, les professionnels de la santé du continent devraient plonger dans la recherche sur la nature de la maladie qui présente des symptômes de type grippal, en plus du rhume et de la pneumonie qui peuvent être mortels pour ceux qui la contractent.
Originaire d’animaux comme les rats, les serpents, le 2019-nCoV présente d’autres symptômes sont la fièvre, l’écoulement du nez, des maux de tête constants, la diarrhée et la nausée.
Le médecin gambien prévient que bien qu’il n’y ait pas encore de cas connu ou vérifié du virus dans un pays africain, les parasites sont pour la plupart invisibles à l’œil nu, mais peuvent se déplacer partout rapidement en raison des mouvements de personnes, notamment en provenance de Chine.
« Dans un monde globalisé et de plus en plus interconnecté, il suffit qu’un virus se propage d’un bout à l’autre de la planète pour que les mouvements de personnes se multiplient et les pays africains devraient mettre en quarantaine tous les cas suspects, en particulier ceux qui proviennent de Chine », conclut-il.
AS/lb/te/cgd/APA