A soixante-douze heures des fêtes de fin d’années (St Sylvestre et nouvel an), il n’y a pas d’affluence dans les commerces de vêtements et autres salons de coiffure ou de beauté de la capitale économique ivoirienne, a constaté APA sur place samedi dans la commune commerciale d’Adjamé (Centre d’Abidjan) et à Abobo, un quartier populaire au Nord d’Abidjan.
A Adjamé, dans la plupart des grands magasins situés le long du célèbre boulevard Nangui Abrogoua, l’affluence n’est pas au rendez-vous contrairement aux années précédentes où à la même période de l’année les commerçants se frottent les mains.
A 10 heures, avec la mine grave et le regard fixé dans un roman qu’il tient à la main, Abdoulaye, un jeune commerçant de vêtements féminins d’origine sénégalaise âgé d’une quarantaine d’années environ, n’a pas encore enregistré son premier client de la journée.
« Cette année, c’est vraiment moche pour l’instant. J’arrive à peine à vendre cinq articles par jour. Or les années précédentes, à cette même période de l’année, il était difficile de se frayer un chemin devant les magasins qui sont ici. Mais, on a la foi et on espère que les trois jours avant la fin de l’année il y’aura plus d’engouement ».
Sur ce mythique boulevard qui s’est vu débarrasser il y’ a quelques mois de ces milliers de vendeurs ambulants de vêtements et de chaussures, Ali et ses amis résistent encore à cette mesure des autorités municipales et continuent de commercialiser leurs articles à la sauvette.
Leur sort est le même que celui d’Abdoulaye en cette fin d’année. « Nous on vend de la friperie à la sauvette car il nous a été interdit de mettre nos étals aux abords du boulevard. Mais ça ne marche vraiment pas pour nous. On ne sent même pas qu’on est en fin d’année, les choses ne bougent pas comme auparavant», s’offusqué Ali espérant lui-aussi plus d’engouement des clients les jours à venir.
Dans les salons de beauté, les femmes viennent au compte-gouttes
Les salons de beauté et de coiffure, d’ordinaire prisés par la gent féminine en période de fête, peinent également à avoir des clientes à trois jours des fêtes de fin d’année. A Abobo, une commune populaire au Nord d’Abidjan, plusieurs gérantes de salon de beauté s’étonnent du manque d’engouement des femmes à trois jours des fêtes.
« Les autres années, en période de fête, mon salon ne désemplit pas. Je travaille parfois toute la nuit avec mes collaboratrices tellement l’affluence est grande. Mais, cette année, jusque-là on n’est pas débordé. On ne sait pas si c’est parce que les gens n’ont pas d’argent ou si c’est parce que les femmes ne veulent pas se rendre belle», s’est interrogée Aïda qui gère un salon de beauté à la Sogephia.
C’est le même constat dans le salon de coiffure de Mme Konan sis à Abobo-Agbékoi. La cinquantaine révolue, elle dit exercer ce métier depuis une quinzaine d’années.
« Je fais ce métier il y’a plus de 15 ans et je gagne ma vie grâce à cela. En cette fin d’année, les choses tournent encore au ralenti contrairement aux autres années. Il n’y a pas encore d’affluence. Mais, il n’est pas trop tard. Il reste encore trois jours avant la fin de l’année, on croit que les femmes viendront se rendre belles », espère Mme Konan.
LB/ls/APA