Le sommet extraordinaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) prévu vendredi prochain dans la capitale camerounaise, Yaoundé, mais aussi le double scrutin législatif et municipal de février 2020, font les choux gras des journaux camerounais parus jeudi.
C’est demain que les dirigeants de l’Afrique centrale se retrouvent autour de Paul Biya, annoncent en chœur Cameroon Tribune et The Guardian Post. Au menu dudit sommet, explique InfoMatin, seront débattus des thèmes aussi divers que les dossiers économiques et sécuritaires, mais également en bonne place l’épineuse question de la libre circulation à travers la suppression des visas dans l’espace communautaire.
Dans son acte constitutif de 1994, rappelle la dernière publication citée, cette institution avait fait de la réalisation de cet objectif une de ses missions essentielles, gage selon elle d’un développement harmonieux des États membres. «Mais, 25 ans plus tard, les frontières entre pays restent désespérément fermées, et les citoyens doivent s’acquitter des frais de visa pour se rendre d’un pays à un autre. La mise en place d’un passeport unique («Passeport CEMAC») ne comble pas encore les attentes.»
Ce conclave, souligne Le Quotidien de l’Économie, intervient également dans un contexte de grands «vulnérabilités» qui continuent de plomber les performances économiques de la sous-région. La situation économique de la CEMAC demeure fragile, renchérit Défis Actuels, du fait de la dépendance au pétrole, de la faible mobilisation des recettes, mais aussi d’un environnement des affaires à parfaire. Autant de maux qui fragilisent encore les pays de la zone.
Pour Mutations, si la zone CEMAC est sortie de la récession, il reste que ses indicateurs macroéconomiques n’ont pas encore atteint les prévisions de croissance. Le taux de croissance 2019 se situe à 2,7%, le taux d’inflation à moins de 3%. Quant aux déséquilibres extérieurs et budgétaires, ils ont été en partie résorbés. Il y a une légère amélioration des agrégats macroéconomiques, acquiesce Cameroon Business Today. Pas loin de partager cet avis, Le Financier d’Afrique évoque également, à l’agenda des leaders sous-régionaux, le difficile financement de l’organe, sans oublier le débat sur l’avenir du franc CFA à l’instar de ce qui se passe aujourd’hui en Afrique de l’ouest.
Au-delà des questions macroéconomiques ou encore d’intégration, le sommet de Yaoundé pourrait aussi, s’avance Diapason, être celui de la fusion entre la CEMAC et Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), deux entités qui se chevauchent et se neutralisent finalement dans un même espace.
Ramenant l’actualité au plan local, Mutations, sous le titre «Quelle race, les Camerounais !» entreprend de psychanalyser un citoyen à la fois impatient et indécis, qui veut changer ses dirigeants mais hésite à faire le saut décisif à l’instar des tergiversations vécues depuis la convocation du corps électoral pour le 9 février.
À ce propos, prolonge Le Jour, la plupart des partis politiques de l’opposition, engagés pour ces législatives et municipales, ont maille à partir avec les autorités préfectorales qu’on dirait entièrement acquis au régime de Yaoundé, eux qui posent toutes sortes d’écueils à leurs candidats pour leur délivrer les pièces requises pour la constitution des dossiers.
Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais contrôle tout le système électoral, affirme, dans les colonnes de Le Messager, le vice-président de l’Union démocratique du Cameroun (UDC), Cyrille Sam Mbaka.
En prélude au double scrutin, avertit pour sa part InfoMatin, la Commission nationale anticorruption (Conac) a lancé sa campagne baptisée «Caravane Conac Road Show» : une campagne dont l’objectif est non seulement d’éduquer les différents acteurs sur les attitudes à adopter pour éviter la corruption pendant les élections, mais aussi de permettre à l’institution d’implémenter l’une de ses missions fondamentales à savoir la prévention et la communication de la stratégie nationale de lutte contre ce fléau.
FCEB/cat/APA