Des cacaoculteurs ivoiriens de la localité d’Azaguié dans le sud du pays, premiers bénéficiaires en Côte d’Ivoire d’un projet pilote de formation à l’usage des biopesticides dans les plantations, ont reçu jeudi la visite d’une délégation conjointe du Projet des gestion des pesticides obsolètes en Côte d’Ivoire ( PROGEP-CI) et du ministère ivoirien de l’Environnement et de Développement durable.
Cette visite qui intervient un an après l’utilisation de ces produits vise à évaluer les résultats obtenus par les paysans.
A en croire ces cacaoculteurs qui ont utilisé les bio-pesticides sur les parcelles retenues comme « champs écoles», l’usage des pesticides naturels (en remplacement des pesticides de synthèse) dans leurs plantations a permis notamment d’accroître la productivité et d’œuvrer à la préservation de la santé et de l’environnement pour une agriculture durable.
« Grâce aux pesticides biologiques homologués par le PROGEP-CI et le contrôle de ces produits par les structures universitaires, nous avons obtenu 3 à 4 tonnes d’hectares», s’est réjoui N’Koh Ambroise, le propriétaire de la parcellle visitée.
Selon Mr. N’Koh qui est également le responsable exécutif du « Programme Agneby» une organisation qui regroupe plus de 1500 paysans et 24 champs écoles, avec les biopesticides, les pertes sont estimées à « seulement 20% » des récoltes.
« Nous avons 24 champs écoles et à travers ces champs, nous divulguons la formation et l’enseignement aux planteurs sur tout ce qui concerne la toxicité des produits, leur dangerosité et la gestion des emballages », a poursuivi M. N’Koh qui a été consacré « meilleur cacaoculteur au monde» en remportant le « Cocoa Awards» à l’édition 2019 au Salon du chocolat à Paris ( France).
« Pour une agriculture durable, il faut faire la promotion des pesticides naturels ou bio-pesticides. Avec les paysans du Programme Agneby, à travers les champs pilotes, on vient d’obtenir des résultats satisfaisants», expliqué auparavant le coordonnateur du projet PROGEP-CI, Pr George Kouadio.
Par ailleurs, il a invité avec insistance les paysans ivoiriens à utiliser les bio-pesticides estimant que les pesticides obsolètes ont un « grand dommage sur notre environnement et notre santé ».
Pour sa part, le directeur de cabinet du ministre ivoirien de l’Environnement et du Développement durable, François Kouablan, a soutenu que cette initiative du PROGEP-CI « ne peut qu’améliorer le travail de nos planteurs et protéger la vie des consommateurs ».
« Il faut faire en sorte que tous les planteurs de Côte d’Ivoire aient ce comportement écologique. C’est important car si nous ne maîtrisons pas tous ces produits chimiques, nous risquons de les retrouver dans nos assiettes», a également fait remarquer M. Kouablan.
Le gouvernement ivoirien, poursuit-il, « est conscient et quand on parle de l’émergence c’est la qualité de vie que nous proposons à la population».
Le PROGEP-CI, financé par la Banque mondiale et mis en oeuvre en Côte d’Ivoire pour cinq ans, vise à lutter contre l’usage des pesticides frauduleux dans le pays afin de réduire leur impact sur la santé et l’environnement.
Les pesticides frauduleux font perdre environ 3 milliards FCFA à l’État de Côte d’Ivoire annuellement avec un chiffre d’affaires de la fraude estimé à 12 milliards FCFA chaque année.
LB/Dng/APA