Le Béninois Albert Tévoédjrè, une grande figure politique et ex-représentant spécial du secrétaire général de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) pour la Côte d’Ivoire, est décédé mercredi dans une clinique à Porto-Novo, à l’âge de 90 ans.
M. Tévoédjrè, avancé en âge, a rendu l’âme à Porto-Novo, ville qui l’a vu naître en novembre 1929. Cette personnalité emblématique, surnommée le « renard de Djrègbé », a apporté en 1987 un appréciable concours à la Conférence des Forces vives de la Nation du Bénin, qui a impulsé le pays dans un élan démocratique.
De février 2003 à février 2005, il a exercé les fonctions de représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, pour assister les protagonistes de la crise en Côte d’Ivoire dans le cadre des stratégies de mise en application des Accords de Kléber dits aussi de Linas-Marcoussis (France).
Il fut de 1977 à 1979, professeur en mission à l’Université nationale d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, un pays qui lui était familier. Docteur des sciences économiques et sociales, il a écrit plusieurs ouvrages dont « La Pauvreté Richesse des Peuples », préfacé par Jan Tinbergen (Prix Nobel) et Dom Helder Camara.
Après l’accession de son pays à l’indépendance, en août 1960, Albert Tévoédjrè, ancien dirigeant de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France et cofondateur du Mouvement africain de libération nationale, a été nommé secrétaire d’État à la présidence de la République, ministre de l’Information.
Discret, il était engagé au plan politique dans son pays, mais dans une rampe diplomatique. En 2006, il a joué un rôle important dans l’élection à la présidence de l’ex-chef d’Etat Yayi Boni. Fin négociateur, il a parfois pesé de son poids dans les débats politiques en vue de la stabilité du Bénin. Albert Tévoédjrè a été Médiateur de la République sous l’ex-chef d’Etat, Thomas Yayi Boni.
AP/ls/APA