La Caisse nationale des caisses d’épargne (CNCE, publique), un établissement bancaire ivoirien, qui sort du rouge, devient désormais Banque populaire de Côte d’Ivoire, avec un actionnariat toujours détenu à 100% par l’Etat ivoirien.
« Nous avons le plaisir de vous annoncer officiellement que la CNCE s’appelle désormais la Banque populaire de Côte d’Ivoire avec une nouvelle signature (partout, proche de vous), un nouveau logo et une nouvelle couleur », a déclaré M. Issa Fadiga, le directeur général de la banque, face à la presse.
Bientôt, dira-t-il, les clients pourront bénéficier d’un réseau bancaire optimisé avec le renforcement, au plan financier, des fonds propres soutenus à hauteur de 53 milliards Fcfa par l’Etat de Côte d’Ivoire, ce qui permet l’octroi de crédits et l’accompagnement des petits commerçants et artisans.
En 2015, la Commission bancaire avait placé l’ex-CNCE sous administration provisoire suite aux difficultés auxquelles la banque était confrontée. Selon le directeur général, Issa Fadiga, ce changement de nom vise à « marquer une rupture radicale avec les difficultés du passé ».
Banque populaire de Côte d’Ivoire se veut un établissement qui cible toutes les couches de la population avec des financements aux plus petits artisans, aux particuliers et aux entreprises. Elle compte aujourd’hui « environ 302.000 clients actifs » et offre des taux d’intérêt variant entre 7 et 11% selon la cible.
L’établissement enregistre en termes de bilan « un total dépôt d’environ 110 milliards Fcfa ». Au niveau des crédits, il compte entre 2018 à aujourd’hui environ 55 milliards Fcfa y compris des crédits directs et des crédits par signature dont environ 60% accordés aux PME et 25 à 30 aux grandes entreprises.
« La Banque populaire de Côte d’Ivoire finira l’année 2019 avec un résultat net positif qui est une première depuis 2011 », a annoncé le directeur général Issa Fadiga, qui s’est félicité de l’impact des transformations internes et structurelles adressées aux difficultés de l’entreprise publique.
Pour accroître sa clientèle, l’établissement bancaire a créé un « car mobile », une première en Côte d’Ivoire, équipé d’un guichet de distributeur automatique en vue d’apporter des offres de services financiers aux populations et favoriser l’inclusion financière.
Le gouvernement ivoirien a adopté en mai 2017 un plan de restructuration et de recapitalisation de la banque pour renforcer son organisation fonctionnelle. Ayant pris fonction en décembre 2017, M. Fadiga a renforcé l’équipe dirigeante et accéléré la mise en œuvre de ce plan de restructuration.
La transformation interne, marquée entre autres par une revue des procédures de la banque, a conduit à une réduction des effectifs avec le départ en 2018 de 247 personnes, ce qui permet aujourd’hui à la Banque populaire d’économiser sur les salaires 1,5 milliard Fcfa chaque année.
La redéfinition de la nouvelle stratégie client, à en croire M. Fadiga, est axée sur les classes populaires, les classes moyennes et les Petites et moyennes entreprises (PME) auxquelles la banque octroie aujourd’hui des financements.
Après le redressement, l’ex-Caisse nationale des caisses d’épargne, qui a connu une thérapie aux fins de sortir du rouge, affiche un re-branding total de sa marque. Et ce, dans l’optique de reconquérir la confiance des clients.
AP/ls/APA