Un front économique toujours morose, ajouté à un environnement économique tout aussi sinistré, constituent la trame des journaux camerounais parus mardi.
C’est le genre de nouvelle dont la filière se serait bien passée, en pleine politique de relance de la production. Selon Le Quotidien de l’Économie en effet, citant le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (Cicc), annonce la perte de 400.000 tonnes de semences du premier produit cité, au moment même où le déficit de semences améliorées entraîne d’énormes pertes post-récoltes.
Et ça ne va guère mieux dans la filière banane, renchérit Mutations, avec l’arrêt des activités de la Cameroon Development Corporation (CDC), victime de la crise sécessionniste anglophone, la difficile relance de la Société des plantations de Mbanga (SPM), pourtant promise en janvier 2018 par le gouvernement et les balbutiements de la Plantation du Haut Penja (PHP), qui peine à trouver de nouvelles terres cultivables.
Fort heureusement, tempère The Guardian Post, l’association nationale des producteurs de banane a décidé de prendre le taureau par les cornes en réorganisant la filière afin de doubler les exportations du pays.
Le salut, semble répondre en écho le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, pourrait venir de cette nouvelle dynamique entre le gouvernement et le secteur privé, qui viennent d’arrêter une stratégie visant, entre autres, le développement du potentiel de chaque région du pays, le soutien à l’agriculture et à l’économie verte, mais aussi le développement du numérique.
Et pourquoi pas essayer la tontine, que Le Jour présente comme «un système financier efficace» ? Il s’agit, explique la publication, d’un système de financement de proximité, protecteur des épargnants mais également la voie à suivre afin de réduire la pauvreté et de raffiner le développement.
Sur le front de la politique, le moins que l’on puisse écrire, signale Mutations, est que ça ne s’arrange pas avec le Mouvement national pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) dont plusieurs dizaines de militants et dirigeants sont derrière les barreaux depuis plus de 6 mois pour manifestations publiques interdites.
Plus grave, insiste le journal, à l’issue de maltraitances subies lors de la mutinerie de la semaine dernière à la prison centrale de Yaoundé, la capitale, cette formation demande l’ouverture d’une enquête internationale sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies.
Pour la présidente par intérim du MRC, Tiriane Noah, citée par Le Messager, le pouvoir de Yaoundé est entièrement responsable de la dégradation actuelle du climat sociopolitique au Cameroun.
Rendant compte des conclusions du forum d’un collectif de Camerounais de la diaspora, tenu du 26 au 28 juillet en Allemagne, Mutations indique que les participants exigent, entre autres, l’organisation urgente d’un dialogue national et d’une transition politique pour la paix et la réconciliation, le départ du régime en place pour la sortie de crises, mais aussi la libération de tous les prisonniers politiques, notamment ceux arrêtés dans le cadre de la crise anglophone ou de la crise post-présidentielle.
À propos du dialogue inclusif et de la crise sécessionniste anglophone, The Guardian Post se demande ce qu’est devenu le grand forum annoncé à grand renfort de publicité par le Premier ministre, objet il y a deux mois d’une forte mobilisation gouvernementale.
Il y a comme du folklore dans l’air, soupire le quotidien à capitaux de langue anglaise, tant le laxisme du pouvoir de Yaoundé est patent alors même que la situation n’arrête de s’envenimer sur le terrain.
FCEB/cat/APA