Les tractations de couloirs, pour le retour à la paix dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, sur fond de manifestations anti-Biya en Suisse, sont en vedette dans les journaux camerounais parus jeudi au même titre que la préparation du budget 2020 et les prestations peu honorables, à la Coupe d’Afrique des nations (Can) égyptienne de football, des «Lions indomptables».
«Espoirs et périls sur la médiation suisse» est le titre qui barre la couverture du bihebdomadaire Défis Actuel, à propos de l’offre de bons offices de la confédération helvétique sur la guerre séparatiste anglophone, laquelle, bien que saluée par ceux qui prennent part aux discussions de Genève, n’en laissent pas moins de marbre les absents auxdites tractations, les résistances n’existant pas que du côté des sécessionnistes.
Il s’agit d’une démarche à encourager et à soutenir, parce qu’à cause de la méfiance qui s’est installée entre des Camerounais, à cause de la confiance qui s’effrite au jour le jour, toute tentative en interne entre Camerounais est difficile, estime, dans les colonnes de Mutations, le directeur Afrique de l’organisme américain National Democratic Institute (Ndi), Christopher Fomunyoh.
«C’est important que les axes soient posés sur le terrain pour rassurer les Anglophones. Il y a une volonté réelle à dialoguer. Donc, il faut libérer les détenus politiques, il faut libérer les espaces politiques pour que les Anglophones puissent même se réunir pour harmoniser leurs points de vue en vue de ce dialogue éventuel.»
Il y a de l’espoir dans l’air, prolonge The Post, révélant que le «conseil de sécurité» de la république autoproclamée d’Ambazonie vient d’appeler ses combattants à un cessez-le-feu pour donner une chance à la paix.
C’est pourtant à Genève, en terre suisse, constate la même publication, mais aussi La Nouvelle Expression, Le Jour, Mutations et The Guardian Post, que de violents incidents ont eu lieu en fin de semaine dernière entre des activistes de la diaspora et la garde rapprochée du président Paul Biya, qui s’y trouve en séjour privé.
Il se passe, rapportent ces publications, que six membres de ladite garde rapprochée, qui n’y sont pas allés de main morte face aux manifestants, viennent d’écoper de peines de prison avec sursis pour des voies de fait commises sur leurs compatriotes.
Le Conseil de cabinet, instance de coordination de l’action gouvernementale placée sous les auspices du Premier ministre, ne s’est pas penché sur la question dans sa session de mercredi. Il a, par contre et à en croire le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, défini les priorités de la préparation du budget de l’État pour 2020.
Il s’agira, apprend-on, de mettre l’accent sur l’achèvement des projets du Plan d’urgence triennal, du Plan triennal «Spécial jeunes», des chantiers du Championnat d’Afrique de football (Chan) de l’année prochaine et de la Can 2021.
Au Parlement, pendant ce temps, le débat d’orientation budgétaire, appelé à rendre effective l’implication des députés et des sénateurs dans l’élaboration, le contrôle et l’exécution du budget, est compromis à cause, selon Défis Actuels, des blocages au sein du gouvernement et à l’hémicycle.
«Prévu par la loi du 11 juillet 2018, portant régime financier de l’État en vigueur, le débat d’orientation budgétaire a été instauré depuis janvier dernier. Il a pour but de concrétiser l’implication des députés et sénateurs dans l’élaboration de contrôle et d’exécution du budget de l’État.»
Or, déplore Mutations, ce processus fait actuellement l’objet de blocages incompréhensibles, de la part de certains membres du bureau de l’Assemblée nationale, alors que la 2ème session ordinaire, pour le compte de l’année législative 2019, s’achève au plus tard le 10 juillet.
Sur le même thème de l’insatisfaction, la même publication, sous le titre «Prestations insipides !» reste sur sa faim quant au comportement de la sélection de football à la 32ème Can qui se joue actuellement en Égypte : les «Lions indomptables» sont à la 2ème place de leur poule, synonyme de qualification en 8èmes de finale, après avoir étalé les carences tactiques et stratégiques de l’entraîneur hollandais Clarence Seedorf.
Globalement, le bilan du Cameroun au premier tour est assez contrasté, acquiesce Cameroon Tribune : côté satisfaction, on peut mentionner la solidité et la flexibilité d’une ligne défensive qui a plié à certains moments, mais sans rompre puisque, en trois matchs disputés, le Cameroun n’a pas pris le moindre but.
«Pour le reste, le jeu produit jusqu’ici laisse à désirer. Certes, les Lions ont été le plus souvent dominateurs sur l’ensemble des trois matchs disputés au premier tour, mais sans grande efficacité devants les bus adverses. De tous les cadors présents au second tour, le champion en titre est celui ayant marqué le moins de buts, soit deux seulement contre une demi-douzaine pour les attaques les plus prolifiques.»
Il y a de sérieuses raisons de s’inquiéter, répond en écho Défis Actuels : les Lions savent se créer des occasions, mais manquent d’efficacité dans le dernier geste et c’est là que la vérité fait peur, car face au Nigeria, samedi à Alexandrie face à l’ogre nigérian, les champions d’Afrique en titre devraient impérativement se remettre à marquer des buts parce qu’il n’y aura pas de seconde chance.
FCEB/cat/APA