Les nombreuses attaques entre les groupes ethniques Hema et Lendu dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) auraient déplacé plus de 300 000 personnes depuis début juin, rapporte un communiqué du Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) reçu mercredi à APA.
« La situation dans la province de l’Ituri (nord-est) s’est dégradée depuis le milieu de la semaine dernière, avec de nombreuses attaques entre les groupes ethniques Hema et Lendu », souligne le HCR, précisant que les deux communautés ont formé des groupes d’autodéfense et sont impliquées dans des meurtres motivés par la revanche.
Par ailleurs, des déplacements massifs de populations fuyant les attaques et contre-attaques dans le territoire de Djugu, ont été signalés dans trois des cinq territoires administratifs de l’Ituri : Djugu, Mahagi et Irumu.
L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés dit en outre craindre que cette escalade fasse basculer de vastes régions de la province dans un cycle de violence.
« Nous demeurons vivement préoccupés pour la sécurité des civils après avoir reçu des informations faisant état de meurtres, d’enlèvements, de mutilations et de violences sexuelles perpétrés contre des personnes », a notamment dit le porte-parole du HCR, Babar Baloch, cité dans le communiqué.
Des opérations militaires seraient actuellement en cours dans le territoire de Djugu pour tenter de maitriser la situation, soutient l’agence onusienne.
Les attaques interethniques entre les deux communautés avaient entraîné des déplacements massifs à la fin 2017 et au début 2018, mais la situation s’était calmée. De nouveaux déplacements ont été récemment observés, principalement dans les provinces de l’est de la RDC, y compris les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
La RDC avec environ 4,5 millions de déplacés internes est le troisième pays au monde avec plus de déplacés internes, derrière la Colombie (près de 8 millions) et la Syrie (plus de 6 millions).
ARD/cat/APA