Président de l’Organisation non gouvernementale (ONG) « SOS Hépatites Côte d’Ivoire », Boniface Yoman Yao, révèle dans un entretien avec APA que « les hépatites B et C sont plus meurtrières que le VIH/Sida », conseillant le « dépistage précoce » pour prévenir ces deux pathologies.
Selon Boniface Yoman Yao, l’hépatite virale est une inflammation du foie causée par un virus « cent fois plus dangereux que celui du VIH/Sida », dénombrant cinq types d’hépatites virales qui sont bien connues que sont « l’hépatite A, l’hépatite B, l’hépatite C, l’hépatite D et l’hépatite E ».
« Leurs symptômes se ressemblent, mais leur mode de transmission et leur évolution dans l’organisme varient considérablement », indique-t-il, soulignant que « l’hépatite B et l’hépatite C sont les plus courant ».
« En général, l’hépatite est une maladie trompeuse qui évolue de façon asymétrique. Le sujet ne développe aucun symptôme d’où sa dangerosité. Mais l’ictère ou jaunisse est le signe évident qu’on ne peut pas échapper à une hépatite. Et quand on a une série de paludisme à répétition, il faut faire un test de dépistage. C’est plus prudent », fait-il remarquer.
C’est pourquoi l’ONG « SOS Hépatites Côte d’Ivoire » mène des campagnes tout azimut de sensibilisation et de dépistage de cette pathologie car, souligne-t-il, l’hépatite B a un taux de prévalence très élevé en Côte d’Ivoire, entre 12 et 13% et l’hépatite C a un taux de prévalence de 4% »
« Des taux supérieurs à celui du VIH/sida qui se situe entre -3 et 2% qui font de l’hépatite B et C des pathologies plus meurtrière que le VIH/Sida », précise M. Yoman qui prépare une campagne de dépistage en faveur des hommes et femmes des médias ivoiriens.
« L’hépatite A et B ont le même mode de contamination lié à l’hygiène de vie, aux conditions de propreté…. L’hépatite B et l’hépatite C sont délicates. Ce sont des maladies liées à nos vies quotidiennes parce que le virus se trouve dans le sang, dans les liquides biologiques (sécrétions vaginales, lait maternel, sperme, salive). L’hépatite B qui est la plus répandue a le plus de facteur de risques », explique, encore Boniface Yoman.
Si l’hépatite B est chronique, selon M. Yoman, il existe, cependant « des médicaments efficaces qui empêchent les complications dont la cirrhose et le cancer du foie ». Quant à l’hépatite C, « il se guérit mais a un coût très élevé entre 200 et 265.00FCFA par mois pour un traitement qui dure 3 mois ».
« A cause du coût de traitement élevé, le taux de déperdition de malades qui initient un traitement est de 56% », souligne le président de « SOS Hépatites Côte d’Ivoire » qui travaille à la sensibilisation et au dépistage avec « des hépatologues et laborantins membres de l’ONG qui exposent sur les facteurs de risques pendant les campagnes».
Pour M. Yoman, « les hépatites sont devenues un véritable problème de santé publique en Afrique, dans le monde et en côte d’Ivoire. Et il y a lieu de connaître son statut, les facteurs de risques », appelle-t-il à la mobilisation générale pour « un dépistage précoce » car « on peut avoir l’hépatite virale sans le savoir », conclut-il.
HS/ls/APA