Le Secrétaire général de la Ligue des États arabes, Ahmed Aboul Gheit, a appelé toutes les parties libyennes à faire preuve de retenue, à réduire immédiatement la situation d’escalade sur le terrain résultant des récents mouvements militaires et des renforts dans les régions ouest du pays, et à se conformer au processus politique comme seul moyen de mettre fin à la crise en Libye.
Par Mohamed Fayed
Le porte-parole du Secrétaire général, l’Ambassadeur Mahmoud Afifi, a déclaré qu’Aboul Gheit était très préoccupé par l’évolution récente de la situation en Libye et par la reprise des affrontements armés à un moment où la communauté internationale concentrait ses efforts sur l’accompagnement des parties libyens afin de s’engager sérieusement dans le processus politique mené sous l’égide de l’envoyé de l’ONU en Libye, Ghassan Salama, pour organiser le forum national et parvenir à un large consensus national pour mener à bien la phase de transition.
Le SG de la Ligue arabe a affirmé que la solution militaire ne peut en aucun cas régler la situation en Libye, appelant toutes les parties à s’abstenir de toute action conduisant à une escalade du conflit ou à une aggravation de la division du peuple libyen.
Il a également exhorté les parties libyennes à reprendre le dialogue en vue de parvenir à un règlement devant sortir le pays de la crise et parachever le processus de transition démocratique pacifique auquel le peuple libyen aspire.
La déclaration d’Aboul Gheit intervient en réaction à une montée de tensions, notamment l’ordre donné par le maréchal Khalifa Haftar à ses forces « d’avancer » sur Tripoli.
En réaction, Fayez Al-Sarraj, chef du Gouvernement d’Union Nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, a ordonné à ses commandants militaires à utiliser la force après l’avancée des troupes du maréchal Khalifa Haftar sur l’ouest du pays.
Selon des sources médiatiques libyennes, le Premier ministre Fayez al-Sarraj a donné l’ordre aux forces qui le soutiennent de se tenir prêtes pour « faire face à toute menace ».
Il a aussi chargé les chefs d’état-major de la Force aérienne de mener des frappes aériennes et d’utiliser la force pour faire face à tous ceux qui constituent une menace pour la vie de civils et voulaient porter préjudice aux installations vitales.
De puissants groupes armés de la ville de Misrata (ouest), loyaux au GNA, se sont également dits jeudi « prêts (…) à stopper l’avancée maudite » des pro-Haftar.
Dans un communiqué, ils ont demandé au chef du GNA, M. Al-Sarraj, de donner ses « ordres sans délai » aux commandants des forces dans la région ouest « pour affronter ce rebelle ».
Depuis la chute de régime de Mouammar Kadhafi en 2011, des milices rivales s’adonnent à une lutte d’influence pour dominer la capitale et contrôler les institutions et les richesses du pays, plongé dans le chaos.
La Libye est par ailleurs divisée avec la présence dans l’Est d’un cabinet parallèle appuyé par l’ANL autoproclamée par le maréchal Khalifa Haftar, tandis qu’est installé à Tripoli le Gouvernement d’union nationale reconnu par la communauté internationale.
HA/APA