La Coalition des syndicats du secteur éducatif/formation de Côte d’Ivoire (COSEFCI), dernier bloc de syndicats en grève, a suspendu samedi son mot d’ordre de grève pour un mois avec rétention des notes pour donner une chance aux négociations avec le gouvernement, lors d’une Assemblée générale.
L’Assemblée générale qui a mobilisé des centaines d’enseignants, a décidé majoritairement une suspension de la grève pour deux semaines, mais le directoire de la Cosefci a fait un plaidoyer pour qu’elle soit étendue à « un mois ferme » à compter du 23 mars 2019, ce qui a été adopté à l’issue d’un vote.
Pour le directoire, ce temps devrait permettre de remobiliser la base et engager les discussions avec le gouvernement. Le porte-parole de la Cosefci, Pacôme Attaby, a appelé les membres de l’organisation syndicale à donc reprendre le travail lundi dès 7 heures (GMT).
« Toutes les évaluations que vous allez faire, vous retenez les notes, ne rendez aucune note », a déclaré M. Attaby, invitant le gouvernement à apporter des « résultats concrets » en vue d’une levée de cette restriction et du mot d’ordre de grève.
« Si jamais à l’issue d’un mois il n’y a rien, on hésiterait pas à reprendre la grève (…). Ce n’est pas une faiblesse, toutes les couches sociales nous ont approché pour nous demander pardon et par cet acte, vous (enseignants) venez de donner une chance aux négociations », a-t-il lancé.
M. Attaby a appelé « au début immédiat de ces discussions et le gouvernement à mettre à disposition l’argent qui se trouve dans les comptes des enseignants dès lundi », ainsi que le « libération de tous les élèves et étudiants emprisonnés dans le cadre de cette grève de la Cosefci».
La Cosefci est « déterminée » à se donner cette année une nouvelle indemnité de logement « contre vents et mariées », a dit M. Attaby, annonçant des plaintes contre le gel des comptes des enseignants et face aux actes de représailles du gouvernement.
Cette faîtière du secteur éducation et formation observe une grève depuis deux mois pour revendiquer entre autres des indemnités de logement, la rémunération de la surveillance des examens et la suppression des emplois d’instituteurs ordinaires et adjoints recrutés avec le Brévet d’études du premier cycle (BEPC).
« Les derniers syndicats du secondaire encore en grève viennent de suspendre leur mot d’ordre pour un mois. L’école ivoirienne va donc retrouver la quiétude et nous allons maintenir le dialogue pour nos enfants et pour la Nation », a dit sur les réseaux sociaux le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Abdallah Albert Toikeusse Mabri, chargé des discussions avec les syndicats.
AP/ls/APA