L’Union européenne envisage de rétablir les sanctions à l’encontre des responsables et des entreprises zimbabwéens accusés d’être à l’origine de violations présumées des droits de l’homme dans le pays.
Le Parlement européen a recommandé jeudi de nouvelles sanctions contre le gouvernement zimbabwéen en signe de protestation contre les violences soutenues par l’État qui a fait plus d’une douzaine de morts. Il a invité le Conseil européen à réexaminer « ses mesures restrictives à l’encontre de personnes et d’entités au Zimbabwe, y compris les mesures actuellement suspendues, à la lumière de l’obligation de rendre compte des récentes violences étatiques ».
Les législateurs ont noté que le soutien de l’UE au Zimbabwe « est subordonné au respect de l’État de droit et des conventions et traités internationaux » auxquels ce pays d’Afrique australe est partie.
Ils ont condamné la répression sécuritaire en cours contre les Zimbabwéens non armés et ont appelé le président Emmerson Mnangagwa à honorer les promesses faites lors de son discours d’investiture en novembre 2017.
Lorsqu’il est arrivé au pouvoir, M. Mnangagwa s’était engagé à mettre fin aux politiques de l’ère Mugabe, notamment en respectant l’état de droit et en instaurant des réformes du secteur de la sécurité.
Les groupes de défense des droits et d’opposition ont accusé les forces de sécurité d’avoir tué plus d’une douzaine de civils à la suite des manifestations antigouvernementales de janvier dernier.
L’initiative des parlementaires européens devrait permettre au bloc européen de revoir sa décision, d’il y a quelques années, d’assouplir les sanctions à l’encontre des politiciens et des entités étatiques zimbabwéens.
À l’heure actuelle, seuls Mugabe, son épouse Grace, entre autres, sont soumis à des sanctions de l’Europe, tandis qu’un gel des avoirs et des restrictions de voyage ont été temporairement suspendus pour cinq fonctionnaires, dont le vice-président Constantino Chiwenga et le commandant des forces de défense du Zimbabwe Phillip Valerio Sibanda.
Les ministres des affaires étrangères de l’UE devraient discuter des sanctions à l’encontre des responsables zimbabwéens lors de leur réunion à Bruxelles le 18 février.
JN/lb/te/APA