Débrayage de plusieurs enseignants, lundi, à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan (publique), la plus grande du pays, au premier jour d’une grève d’un an des instructeurs, pour exiger la levée des sanctions à l’endroit de huit de leurs collègues.
Réunis au siège de l’organisation syndicale, dans l’enceinte de l’établissement, plusieurs enseignants membres de la Coordination nationale des enseignants et chercheurs de Côte d’Ivoire (CNEC), observaient lundi un arrêt de travail. Et ce, pour une durée d’un an.
Selon Johnson Kouassi Zamina, secrétaire général de la CNEC, cette grève décidée en Assemblée générale le 31 janvier 2019, vise à « lancer la réciprocité aux décisions prises par le Conseil de l’université et aux différents règlements de plus en plus de nature à rabaisser les enseignants ».
Suite à une irruption de huit enseignants de la CNEC dans la salle du Conseil et « sans rendez-vous » de ceux-ci « venus agresser le Comité de direction, nous avons pris des sanctions disciplinaires contre eux », a expliqué à la presse Atta Koffi, également en charge de la négociation.
Ces individus, dira-t-il, venaient rencontrer le Conseil « pour s’enquérir si on avait payé les heures complémentaires et si on avait payé les salaires, alors que tout cela avait été déjà faits ». Dans les échanges, ils ont « commencé à proférer des menaces », ce qui est « innaceptable ».
« Nous leur avons adressé des demandes d’explication et ces demandes sont restées sans suite. Nous avons suspendu deux d’entre eux pour un an (de toute activité académique) et nous avons blâmé six», a fait savoir M. Koffi, avant d’ajouter « la main (du Conseil) est tendue pour la table des négociations ».
« Cette main tendue a été formalisée à travers tous nos documents que nous avons produits (mais eux) ils ont opté pour une voie de radicalisation, alors que nous avons opté pour une voie pacifique », a fait remarquer Atta Koffi, vice-président en charge de la Coopération.
Il a toutefois précisé qu’ « il y a une main tendue, nous les attendons, mais qu’ ils viennent présenter au moins leurs excuses », tout en insistant « les sanctions, pour l’instant, ne pourront pas être levées sans un geste de leur part ».
Selon professeur Atta Koffi, « la grève n’est pas suivie », à preuve les cours programmés se sont maintenus, surtout « à l’UFR des sciences économiques et de mathématiques ». C’est seulement en pharmacie où il a été signalé des grévistes, mais la direction est intervenue pour la poursuite des cours.
Quelques cargos de la police étaient présents devant la présidence de l’université. Interrogé sur la protection du corps enseignant et des étudiants, M. Koffi a assuré que « la sécurité est garantie ». Par conséquent, ils ne risquent rien.
« La fin de cette crise dépend » de l’organisation syndicale. «Nous, nous sommes ouverts au dialogue, donc on les attend », a-t-il dit, lançant un appel aux étudiants à « venir tranquillement » aux cours ainsi que les enseignants.
Révoltés, les enseignants issus de la CNEC ont décidé de se mettre en grève sur un an. Ce lundi, premier jour de la grève, l’administration de cette université publique qui accueille plus de 50.000 étudiants, était ouverte.
L’Assemblée générale de la CNEC a décidé par « effet de réciprocité de suspendre toutes les activités académiques dans toutes les structures universitaires pendant une année à compter du lundi 4 février 2019 jusqu’au 04 février 2020 (équivalent à la durée de suspension de leur collègue) et exigé l’annulation des sanctions encourues ».
La plate-forme de l’université virtuelle (où sont dispensés des cours en ligne), à en croire le secrétaire général de la CNEC, était fermée ce lundi.
AP/ls/APA