L’Etat de Côte d’Ivoire « n’a pas de parti pris» dans les procédures judiciaires de la Cour pénale internationale (CPI), notamment dans le procès de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et son ex-ministre de la jeunesse, Charles Blé Goudé devant cette juridiction, a déclaré mercredi à Abidjan, Sansan Kambilé, le garde des sceaux, ministre ivoirien de la justice et des droits de l’homme.
«L’État de Côte d’Ivoire n’a nullement participé, ni à la détermination des témoins, ni à la détermination des preuves, ni à quoi que ce soit dans ce procès. Nous en tant qu’Etat, on n’a pas de parti pris. On n’intervient nullement dans la recherche des preuves ou dans la recherche des incriminations idoines pour permettre de condamner telle ou telle personne », a expliqué M. Kambilé à la presse au terme d’un conseil des ministres présidé par le président ivoirien Alassane Ouattara.
Cependant, le ministre de la justice a fait remarquer que l’Etat de Côte d’Ivoire est tenu de coopérer avec cette institution judiciaire internationale. « Nous sommes tenus de coopérer. C’est-à-dire lorsque la CPI nous demande de faciliter le voyage de telle ou telle personne, nous le faisons (…)», a-t-il précisé.
Parlant du séjour en terre ivoirienne de Paolina Massidda, l’avocate des victimes participant au procès de M. Gbagbo, M. Kambilé a fait savoir qu’elle est venue voir les victimes (ses clients) et non le gouvernement ivoirien.
En conférence de presse mercredi dans la matinée, cette dernière a soutenu que la décision d’acquittement de Laurent Gbagbo et Blé Goudé « n’est pas définitive». « La décision d’acquittement de MM. Gbagbo et Blé n’est pas définitive. La chambre d’appel a le pouvoir de maintenir les deux accusés en prison malgré leur acquittement », a indiqué Me Paolina relevant que ses clients sont certes « profondément déçus, mais confiants ».
Vendredi dernier, la CPI a ordonné le maintien en détention de M. Gbagbo et son coaccusé après un appel du procureur de cette juridiction contre « l’acquittement et la libération immédiate » des deux hommes prononcés le 15 janvier dernier par la Cour.
La « libération immédiate» des deux accusés a ainsi été suspendue jusqu’au 1er février prochain où le procureur devrait présenter lors d’une audience de nouveaux arguments pour soutenir sa requête. Laurent Gbagbo et Blé sont poursuivis depuis 2011 pour quatre chefs de crimes contre l’humanité commis pendant la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011 qui a fait officiellement 3000 morts.
LB/ls/APA